L’étranger

Hervé Lénervé

Comme le bouquin de Camus, mais je ne me souviens plus du titre.

Vous le savez tous, je suis un sportif de haut niveau... au billard.

Oui ! C'est facile de se moquer. Mais peu importe, je vais donc, vous narrer, narines, une anecdote sur une partie de billard.

Il y a une règle au billard, si un objet tombe sur le tapis du billard. On arrête tout. On stoppe le jeu, pour enlever l'intrus, le malotru, non mais alors !

Cela peut être, le bleu, un peigne, une enclume que sais-je encore ? Qui a dit « locomotive » ? NON ! Faut rester crédible, quand même, autrement ça fait comme les religions, on n'y croit plus.

 C'est vrai, je suis d'accord avec vous, le plus souvent c'est le Bleu qui tombe, évidemment à toujours se pencher au bord pour regarder la course des billes tourner entre elles. Le Bleu, vous savez ces petits cubes qui ressemblent à des apéricubes, dont les joueurs se servent pour bleuir leur queue. (Merci de ne déposer aucun commentaire sur cette phrase. Merci !)

Mais je vous déconseille cependant et nonobstant, de les mélanger aux apéricubes. Je l'ai fait une fois et j'ai eu des problèmes avec une dame. Ses dents et ses mâchoires à refaire. Oui, le bleu c'est pire que le caramel.

Donc, reprenons, nous étions tranquilles, peinards accoudés au billard, quand un objet non identifié est venu atterrir sur le tapis, enfin attapir, car il n'avait pas vu le bar.

Là, y'a Marcel, qui n'est jamais le dernier pour dire une connerie, qui dit : « Si on le connait lui, l'objet. C'est un OVNI ! »

Tiens, pour une fois, il n'est pas con le Marcel. Bien sûr que c'est un OVNI !

Bon, en tout petit, d'accord. Mais il n'y a pas de taille pour les OVNI. Il y en a des gros qui se la pètent en clignotant comme mille warnings en double files, puis il y en a des tout petits plus modestes.

Le nôtre d'OVNI, il était tout modeste, il était même humble. L'humilité liquide incarnée. Ah, il ne payait pas de mine. Personne ne l'aurait embauché.

Pas de lumière, pas de son, une peinture à chier. On voyait, tout de suite, que ça venait d'une planète pauvre. Les Haricots verts allaient bientôt en sortir pour nous taper du fric, c'était sûr !

Ben, non ! Ils devaient bouder, les haricots, car personne n'en est jamais sorti du p'tit ovni.

Donc, on l'a remisé dans la poubelle, avec les canettes de bière renversée et les restes de pizzas pour continuer notre partie.

Comment aurions-nous pu deviner ? Qu'une de nos femmes avait déposé sur le tapis du billard ces petits fours de chez Fauchon.

Faut vraiment être une conne ! Non ?

Eh, j'ai l'droit, c'n'était pas la mienne !

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