Lettre à ma fille

sophiea

vendredi 13 novembre 2015

Lettre à ma fille

 

Vendredi 13 novembre 2015 : une vague d'attentats à Paris. Sept attaques à différents endroits, dont le stade de France, dont le Bataclan, et des restaurants : 128 morts dont 80 au Bataclan, et 237 blessés alors que j'écris ces mots. Tu dors, tu n'en sais encore rien. Je pars faire les courses, seule, pour que  ton père soit là à ton réveil, ce n'est pas le jour à se réveiller seule et à tomber sur cette effroyable nouvelle. Le visage des gens  est fermé, gris. Ils ont écouté les nouvelles toute la nuit. Je ne sens pas de peur mais plutôt de la résignation. Il faut apprendre à vivre avec ces fous. Ces hommes embrigadés qui n'ont plus d'âmes, plus de cœur, qui se masquent pour répandre la terreur.


Surtout mon enfant ne pas répondre à leur haine par de la haine. Ce ne sont pas des humains, ce sont des robots téléguidés par des méchants qui se planquent derrière un Allah à leur sauce, pour ne pas  assumer eux-mêmes leur dégoût des autres, leur rejet de la différence. Comme leur vie est triste et pauvre… A nous de rendre la nôtre belle et gaie. Ne pas avoir peur, ne pas avoir de haine, essayer de comprendre, se cultiver, oui surtout se cultiver pour être capable de penser par nous-mêmes sans nous laisser influencer…


La vie continue, la vie est plus forte, notre vie ! Tu encaisses la nouvelle. Tu es triste mais tu n'es pas morte de trouille comme lors du fou de Toulouse. Cela te semble loin et en même temps si près. Je te laisse le mot de la fin : maman, le vendredi 13 ne portera plus chance, plus jamais …

Signaler ce texte