LETTRE A UN ABSENT

mysterieuse

Par jeu ou le goût du mystère, de mes yeux de Chimène, je scrute ta mémoire, au bord de tes paupières.

Car ce sont bien tes yeux qui sont les plus sincères, quand ils posent sur moi leur rétine attentive au moindre de mes tourments. Je ne suis pas de celles qui cachent leur chagrin derrière de virtuelles barrières, car je ressens des autres, la moindre des émotions, sans un regard, sans même un contact.
Mais toi c'est différent...Ce regard si présent, dans tes silences, dans tes absences, m'instruit et me torture, autant qu'il m'attendrit.
Je n'ai pas le droit, aujourd'hui de révéler l'essence de mes blessures, ce serait faire parjure aux serments prononcés.

Mais tous mes phrases ont une âme, énoncées en désordre pour bousculer tes sens, énigmes érotiques ou tendresses affectives …Elles sont là, elles s'invitent, éphémères émotions. Je les pose entre les lignes pour une balade inattendue au cœur des mots et des sons, des couleurs, des saveurs, des perceptions à nous associées.

Mes mots endiablés sont là pour toi …quand le temps et l'espace me rendent si maladroite dans mes désirs de toi.

J'aimerais que ces mots te prennent par la main, dans une ronde des sens et du sens, à laquelle tu me succomberais avec gourmandise.

Le plaisir est là, à portée de tes yeux, dans le carbone de tes pupilles qui lisent et distillent mes mots comme un aveu .Je te l'offre à chacune de mes interlignes dans ces codes érotiques dont toi seul a su traduire les secrets .Mon langage artistique, teinté de mes arcanes, ne pourrait pas survivre à notre séparation.

Mon plaisir dans le maniement des mots, de mon langage érotique, je te l'offre spontanément.

L'écoute- tu vraiment pour entendre pleinement le sens de chacun des sons que je t'envoie ?

«(…) ce qui est érotique, ce n'est pas la nudité, c'est le dévoilement.»

(Guy Scarpetta, )

Je m'effeuille jour après jour, malgré cette distance qui me tue. Je te dévoile mes transgressions, avoue dans l'insouciance mon manque outrageant de vertu, interpelle tes pulsions les plus élémentaires. Dieu que j'aime t'aimer, quand tu me dis de loin que tu bandes pour moi !

J'aime la fragilité de notre aventure érotique parfois, quand la distance et le temps nous donnent l'envie de s'effleurer avant de se dévorer sans pouvoir y parvenir. L'image peut disparaitre à tout moment nous laissant sur le bout des doigts la saveur intime de notre désarroi.

J'aime nos égarements entre la bonne mesure de ce que l'on expose et ce que l'on suppose, cet éclairage suffisant pour entrevoir, mais assez sombre pour prolonger le mystère.

J'aime notre langage érotique quand la distance s'impose et que de tous nos désirs, de rimes et de proses, j'argumente nos pauses.

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