L'imposture philosophique

Avant propos :

De tout temps et en tout lieu, des êtres libres d'esprit, ont exploré avec rigueur les méandres de la conscience humaine afin de proposer un antidote qui guérirait définitivement l'homme de son penchant pour le mal.

Mais quelque soit la voie proposée, quelque soit la clairvoyance du propos, en Occident comme en Orient, force est de constater que rien dans sa relation intrinsèque au monde n'a changé.

Propos :

Au crépuscule de son existence,un grand maître de calligraphie japonaise , nous fit don, sur une unique feuille de papier, de la somme de toutes ses connaissances , aboutissement du cheminement de sa pensée sereine.

Du geste sûr d'un art totalement maîtrisé ,unissant le mouvant avec l'immuable,le souffle avec l'énergie, il représenta : un cercle parfait.

Symbole universel exprimant l'unité du monde présent, passé et futur. Cycle permanent de toute chose,du vivant comme du cosmos.

Son œuvre accomplie, le vieil homme se replongea dans le silence profond de la contemplation . Refuge pour une vie de paix, pour une vie sincère puisqu'épargnée du conflit sur la prédominance esprit /matière .

Depuis des millénaires , ce débat et ses implications visant à apporter une réponse claire et acceptable sur notre devenir et qui aurait dut nous faire passer du stade d'homme à celui d'être humain ne provoquent malheureusement que discorde et conflit.

Mais supposons que la finalité de toutes ces grandes théories morales ( religieuses ou laïques) , aux champs infinis de probabilité, serait de générer et de perpétuer, par l'entremise du dogme et donc de son corollaire la peur , la soumission des individus ?.

Dans ce cas , la cause trouve sa source dans la matrice du cycle de l'évolution qui à vu apparaître nos ancêtres . Le socle primitif, indissociable à la survie même de l'espèce humaine dans ce milieu qui l'a vu naître et évoluer, est et reste le socle hiérarchique pyramidal conflictuel qui à forger pour toujours cet atavisme social qui nous caractérise .

Dans sa contemplation, le vieil homme, l'esprit libéré du verbe et donc de toute peur, voit l'essentiel, le transcendant.

Il sait sa juste place entre l'infiniment petit et l'immensité du cosmos, il sait qu'il fait partie intégrante de ce tout. Parce qu'il est éveillé et parce qu'il vie, il perçoit de tout son être le sens de l'amour et donc de la beauté et de la bonté .

Les tourments infligés par les hommes au monde du vivant ne sont que la résultante de l'avidité de domination, de possession qui nous habite et dicte en nous ce comportement inné.

Malheureusement cette avidité , comme notre démographie, allant croissantes je ne doute pas que des milliers d'ouvrages seront encore écrits pour apporter des remèdes placebos ou proposer d'autres paradigmes qui seront autant de paravents , souvent de beauté flatteuse, pour cacher notre incapacité à refréner nos pulsions prédatrices puisque instinctives.