Liste dixième : résiliences sauvages
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Rêves à laper la terre
Comme une source de lait
Dans les joies conscientes
Le vent connaît les charnières
Qui font plier le sang
Il écoute à la fenêtre
Les souffrances sur lesquelles on ferme la porte
*
Pierre de pain
Nous avons seulement meurtri
Le rythme de ces gestes
Antiques qui nous continue
L'élan du bout des branches
Toujours solide la racine comme une maison
La maison comme un livre
Et l'avenir autour comme une forêt neuve
*
Nous ne donnons pas aux braises la force des orages
Les torrents vont des unes aux autres
Incontestables
Nous sommes l'aliment du temps nous mangeons notre colère
Comme le feu nous coulons vers la mer
*
Elle dont le cœur ébloui de sommeil
Résorbe le matin ses feuillages tendres
Elle étirée paressant sous la paupière
Elle comme la défaite des serrures
Elle à venir fracturant l'ombre
Allèle d'aile forant dans la lumière
*
Ici
Horizontal et maintenant compris
Ici concave de charbon ici de veines embrasées
Grisou du temps
Abattre le marteau du même pas qu'on sème
*
Emilie d'un seul mot
Tout ton éclat caresse
*
La faim des rues
A tiré l'avenir de son lit
Le lait des veuves et des nuits
Et sur la colère des charniers.
*
Je suis grenier de toi
Et dans l'odeur des pommes
Plein de la trajectoire de nos étreintes
Et du cristal de tes cheveux
Toi sur mes premiers mots
Lointaine mélodie à la périphérie de mes paupières
Toi la lisière des chutes
Toi le foyer où tout ramène
Dans une langue facile
Tu te dénoues tu sourds
Et le soc de tes yeux dans la terre de mes rêves.
**
(A Pierre)
Et le soc de tes yeux
Comme le rebouteux à pleine nuit
Chassé de semailles en semailles
La voix ébouillantée de l'aube se fait attendre.
*
Caverne ta poitrine
Le temps y creuse des échos fragiles
Et la mer la décore à un rythme nouveau
Caverne d'Italie battant de son sang noir
Une enfance blanchie au feu des souvenirs
Dehors la route
Soudain se détache de terre
La solitude continue d'armer les pierres
*
Je t'ai connu j'avais des ans et de l'élan
Toi tu tissais les étoiles et l'ombre
Tu donnais la parole aux fous à l'abandon
Tu concourrais au monde
Debout comme un chantier à déplier des chairs
Et rien n'annonçait l'aube
Sinon l'ivresse à la pointe des bougies
Fichée dans l'ampleur de ton souffle
Soulevant revenant reliant
Dans l'ampleur de la houle dans celle de ton chant
Rien n'annonce l'avenir
Où le silence fait tomber sa courbe
Rien que d'une crue
Repositionner le temps
En terminant d'éclairer la solitude
Le labeur est épais comme un geste d'amour.
Magnifique énigme que vos textes
· Il y a presque 2 ans ·Fionavanessabis
Superbe écriture !!
· Il y a plus de 3 ans ·Louve