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vividecateri

Texte à contrainte, je suis très en retard... Oups!!!! Que de mots...40... je crois, car il y a en a une en double...je ne sais pas pourquoi LOL ...

Un oubli idiot de ma part et les gardiens de la paix m'ont demandé de faire demi-tour pour aller chercher mon passeport, mémé dit toujours que je suis un incurable distrait, elle n'a pas tort J'ai donc été obligé de me rediriger vers la maison…qui se trouve  à 180 km de la frontière. J'ai repris la route dans les ténèbres en maugréant contre moi…

C'est dingue. Je devais me rendre à un séminaire sur « La philosophie du bien-être ou comment ne pas devenir servile devant les mirages offerts par des bonimenteurs de bonheur qui pourraient vous terrasser plus que vous apaiser. »

En m'arrêtant à mi-chemin, dans une petite ville qui ressemblait plus à un village fantôme au fin fond d'une cambrousse, j'ai cherché une auberge ou un hôtel ouvert. Rien de rien, personne ! Je n'étais pas à mon aise, c'est comme si toute la vie avait été enlevée de ce coin. Mon imagination, travaille beaucoup dans des moments pareils. J'ai même osé m'offrir une grosse frayeur en apercevant un énorme coyote qui se réfléchissait dans la vitrine d'un magasin abandonné. En vérité, ce n'était que le reflet d'un petit corniaud qui se baladait. 

Il fallait que je trouve un endroit pour dormir, j'entendais dans les rues vides mes pas qui résonnaient, un petit brouillard désagréablement humide tombait doucement sur mes épaules, comme un souffle mortel. Je déteste le brouillard, même de jour, l'atmosphère devenait suffocante.

Je longeais un parc entouré de grilles en fer forgé, il ne manquait plus que ce ne soit un cimetière étais-je en train de me dire. Quand j'entendis comme un chant, assez mélodieux, ce qui me rassura un peu, comme un chœur de voix féminines. Ce refrain provenait d'un bâtiment qui ressemblait à une ancienne chapelle. Je m'approche doucement du porche. Un homme en salopette est appuyé contre un pilier, il fume une cigarette et surtout il me paraît plutôt aimable. Soudain, les voix se taisent et une dizaine de jeunes-filles sortent de la chapelle en riant. Elles me regardent, me sourient et l'une après l'autre, embrassent le monsieur, elles lui disent bonsoir et s'égayent joyeusement deux par deux dans la brume vespérale.

« Enfin dit-il, il était temps qu'elles en finissent, il faut vous en aller monsieur, je dois fermer le jardin public »

- Vous êtes le gardien du parc ? Pouvez peut-être m'indiquer un endroit où je pourrais passer la nuit, Monsieur ?

- Je ne suis le gardien de rien du tout, je suis jardinier et fier de l'être. A cette heure vous ne trouverez personne pour vous accueillir. L'auberge de l'Abreuvoir est fermée, et à l'hôtel des Bosquets la patronne a un sacré sale caractère, elle ne vous répondra pas. Elle a une obsession, elle n'ouvre à personne après 22 heures surtout pas aux hommes seuls. Il ne faut pas se fier aux vignettes du routard collées sur la porte…En plus on y mange mal.

 Il y a bien le gîte des Hautes futaies mais franchement, ce n'est pas un cadeau que de vous le conseiller, ils vont vous demander très cher pour la nuitée.

Je peux cependant vous dépanner car vous avez une bonne tête, vous avez bien fait de tomber sur moi. Et cela ne vous coûtera que dalle ou peut-être…un pastis demain à l'apéro. Vous voyez la croix à côté de l'arrêt de l'autobus ? Juste après le virage, il y a ma piaule. Ce n'est pas un château mais il y a tout le confort. Passer par l'arrière de la bicoque, la clé est dans le pot rouge à droite de la glycine. Je ferme la chapelle, je fais ma ronde dans le parc et j'arrive. Installez-vous dans la chambre à côté du salon, c'est la chambre de mon fils, il est marin et pour le moment il bourlingue du côté des Bahamas. Je serai là dans un quart d'heure et je nous fristouillerai une omelette aux cèpes à ma façon, après l'avoir goûtée vous ne pourrez plus en avaler d'autres. Cela vous dit ?

-Je suis confus, mais je vous remercie, j'accepte avec joie votre invitation.

J'ai passé une soirée formidable avec cet homme si hospitalier et le lendemain, je suis rentré à la maison… Je n'avais plus besoin de me rendre au  séminaire. Avec le sage jardinier, j'en ai appris beaucoup plus sur le bien-être et le bonheur de partager.  

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