L'ombre bis.

Aurelie Blondel

Il faut toujours poursuivre ses rêves. Et être à l'écoute de son ombre.

Mes cauchemars ont cessé !

Après des années et des années à faire toujours ce même cauchemar, insidieux, révoltant, lassant, cette ombre qui me poursuivait même là où la lumière n'entre pas. Ils ont disparu.
Quelle délivrance !
Comment ne pas devenir folle à se réveiller chaque nuit, oppressée, la gorge sèche, l'oreiller mouillé de mes larmes, la colère à fleur de lèvres.
Mais ce ne sont que des cauchemars. Je ne peux pas lui en vouloir. Il ne les commande pas après tout.
Pourquoi se souvient-on plus facilement des mauvais que des beaux rêves ? 
Peut-être tout simplement parce que le malaise qu'ils procurent au réveil sont plus vivaces, paraissent plus réels ?

Je me suis penchée et épanchée plusieurs fois sur ce sujet durant ces années. Des recherches un peu loufoques sur la toile sur la signification des rêves. 
Cela me rassurait beaucoup en plus, car l'onirique n'est souvent que le reflet de ses propres angoisses. On se projette dans une réalité qui n'existe que dominée par nos peurs les plus pressantes. Enfin selon certains sites.
Ma peur, visiblement était qu'il me trompe.
J'en rêvais chaque nuit, me réveillant dans un monde comme parallèle, ne sachant pas vraiment si je dormais encore, si c'était vrai.
Il est difficile de s'endormir à nouveau ensuite. 
On tourne inlassablement dans son lit, cherchant un peu de frais, hésitant à le réveiller pour lui parler de ça. Mais non, je n'en faisais rien. Il n'était pas responsable de ma cervelle tourmentée.

Je n'aimais plus dormir. Les insomnies étaient devenues mes amies. Nous nous entendions bien. Grâce à elles, j'avais encore plus de temps pour faire des choses. Sans faire trop de bruit évidemment.
Ce n'est hélas pas sans contre-partie. La fatigue me tenait ensuite toute la journée et se collait à mes pieds comme mon ombre. Combien d'ombres peuvent nous lier les pieds?
Et je rêvais d'aller dormir et ne pas rêver.
Rêver de ne pas rêver. C'est pourtant beau de rêver. Il faut continuer de rêver.
Mais ça, non ! Je n'en pouvais plus.
Il avait beau me rassurer ça ne changeait rien.
Comme si une voix me mettait en garde.

Jamais je ne lui avais fouillé les poches ou le portable, ni même l'ordinateur. Cela ne me venait même pas à l'esprit. Puis je ne voyais pas ni quand ni comment il pouvait "accomplir" mes cauchemars. C'était impossible. 

Mais ce matin, en ouvrant mes rideaux sur un soleil éclatant et après avoir dormi à poings fermés, je me sens bien. Reposée, sereine.

Mes cauchemars ont cessé. Il me trompait. Il m'a quitté.


Aurélie Roumy


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