Lorsque j'aurai rencontré mon double

rechab

image - d'après le célèbre tableau de BÖcklin, traité à ma façon, en négatif tif tif


Entends-tu le soupir de l'au delà ?
               Les cyprès hochent leurs têtes noires;
comme cet hier , d'où les spectres surgissent des arbres.


Des lunes mortes se confondent
avec un nouveau monde.
           Il se pourrait que mon double m'appelle
                      et que je sois à l'ombre de son aile.


Je ne me souviens pas l'avoir jamais vu
dans les fresques médiévales ,
lui                   qui aurait les yeux si pâles ,
        que son regard peut aspirer la nuit.


Il se transforme en noir         dans le négatif,
( d'où les cyprès ,  blancs comme des moutons ,
                                            sur la photographie ).


J'éloigne le temps qui défile ,
à mes risques et périls ,
               en le superposant au positif.


C'est difficile à démontrer,
mais tout le monde a entendu parler
de ces arbres blancs
qui ont donné naissance à des vivants :


ce sont eux qui ont l'air égarés
après avoir longtemps voyagé
               dans d'autres univers.


Il y en a tant ,  qu'on n'arrive pas
à compter ces nouveaux émigrants .
Ils semblent débarquer de l'au-delà :
               leur silhouette en est trouble.


Ils tâtent d'un pied indécis leur nouvelle terre :
.....  ( quand l'un m'identifiera comme son frère,
c'est que j'aurai rencontré mon double ).


RC - dec 2020



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voir le texte de Jean-Claude Pirotte - qui suit -

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photographie ton ombre elle s'échappe
maîtrise le vertige éloigne du regard
l'ombre de l'aile et la houle de l'arbre
écoute soupirer celle qui s'éloignait
hier et la nuit surgissait des yeux

tu sais ce qu'est le temps celui de l'ombre
et celui du péril mais que sais-tu des meutes
qui chassent dans le vent de l'au-delà
toutes les lunes mortes se ressemblent
tu meurs de n'avoir pas connu ton double

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