LR 226
Christian Lemoine
Sur le méplat neigeux, les cristaux qui se jouent des transparences de l'air et des volutes insaisissables des brumes en écharpe. Jusqu'à cette illusion sur les pentes, jusqu'à ce qu'elle agrandisse tant ce paysage qu'il en devient plus vaste que l'horizon lui-même. Les parois raides et rudes des grandes casses de rochers abrupts s'offrent au regard subjugué ; il s'y voit déjà, habile acrobate des cimes, semblable aux vaillants alpinistes, parcourant à son tour les couloirs à héros fringants, dans la liberté rincée d'averses et de bourrasques, comme dans ces contrées australes où l'on vit souvent le mirage des exploits perdus, jusqu'à ce que le dernier cap arctique eut lié dans un même piège visuel le rêve de la conquête et la réalité des glaces dérivantes.
Très beau texte.
· Il y a presque 4 ans ·Louve