Je venais de recevoir une lettre de ma bien-aimée m'expliquant qu'elle ne voulait plus de moi car elle trouvait que je devenais trop obsédé par elle.

La belle affaire !

Mémé pour me consoler m'a fait savourer ce midi,  un avant-goût de printemps qui a procuré à mon âme, comme un baume. Un pansement sur mon petit cœur blessé et mélancolique.

Elle m'a préparé une crème brûlée à la rhubarbe.

Puis elle m'a dit :

- Gamin, il n'est jamais trop bon de s'attacher à une jeune-femme jusqu'à en arriver à s'oublier totalement ou à souffrir. Tu étais en pleine obsession amoureuse.

Tu idéalises trop !

Tu as fait une trop grande fixette et à la place de ta petite amie j'aurais pris aussi mes jambes à mon cou.

Enfin, si j'avais eu son âge…

J'avais bien remarqué que tu commençais à la questionner, que tu devenais jaloux même de son entourage, elle n'a pas supporté c'est tout.

Tu as perdu tout crédit auprès d'elle.

Tu ne vivais plus et tu passais ton temps à rêver d'elle, tu ne le voyais pas mais tu acceptais même de la laisser te contrôler.

Elle s'est lassée.

Cela ne te ressemblait pas.

Tu vas retomber sur tes pieds, tu oublieras et tu redeviendras mon bon petit gars un peu fou.

Et maintenant mange ta crème.

-…