Madame est une mâle-addiction

"Ma Chérie tu peux venir deux minutes ?" Il a de la chance que l'épisode de Working Girl vienne juste de finir car sinon le Lapin il aurait pu se la ronger longtemps sa carotte ! Madame déboule dans la chambre et y trouve Monsieur, ébahi ...

Ebahi devant le contenu d'une boîte siglée Pandora, on dirait un clone du loup de Tex Avery, les yeux exorbités devant ce méli-photos un peu passées : " Sépia possible, là c'est bien toi la jolie nana avec un maillot grand comme un timbre-poste ? " Il savoure, puis l'arrondi du sourcil passe de la concupiscence au soupçon : " Et l'espèce d'ours hirsute bien Baloord qui bave comme si il voulait t'affranchir, c'est qui ? " Madame rosit, l'émotion de censure sans doute :     " Tu fouilles dans mes souvenirs maintenant ?" - "Pas du tout, je cherchais ma cravate ..."     - " Dans mes soutifs push-up, c'est logique ! Une cravate de notaire sans doute ? " 

- " Ne change pas de sujet, Casanovette, dis-moi plutôt qui sont tous ces bellâtres brûlant de mille feux ? » - " Holà mon Loulou, il y a prescription … c'est un temps que les moins de 20 dents ne peuvent pas connaître, c'était avant que tu ne me foudroies d'Amour un soir d'orage ! Tu ne te rappelles pas que j'ai eu une vie avant toi ? Que je ne sortais pas d'un couvent avec cette petite chose intacte qu'hymen le monde ...? "

Loulou s'est calmé, sa mémoire fait un backup/reset ...

Lui dont le passé d'ange n'est pas si blanc que ça, oh que non, il pourrait la mettre en mielleuse ! Mais son sourire finaud s'attarde sur les (très nombreuses) photos... : " Dis donc, je commence à comprendre ce gentil surnom de "collectionneuse" qui revient dans les soirées arrosées avec tes copines-d'avant.com". Pas décontenancée par un coup aussi bas, Madame trie, émue, quelques clichés nostalgiques : " Tu vois celui-là, il était incroyablement beau, on aurait dit Delon en plein soleil. Il m'avait promis monts et Mireille mais j'en ai eu vite marre qu'il parle plus à la 3ème personne qu'à moi ... Et tiens, celui-ci c'est Yves, le fils du notaire, avec qui je n'ai jamais pu tirer les choses au clerc. Le pire, quand il a fini ses études il en a repris une ! »

L'énamouration continue : "Oh regarde, le baraqué là, dingue, il avait les yeux couleur miel, quand il souriait on y voyait des abeilles, mais bon, il était bien trop beau pour être honey ..." - Loulou grince des cervicales, un poil jaloux, on le serait Samoëns : " Je suis très impressionné, tu avais foutrement du succès, ça faisait la queue devant ta porte ? Et cette photo de l'équipe de basket. Ne me dit pas que tu étais leur entraîneuse ?" - "Je te rassure, juste une petite expérience de couaching, des garçons bien sous tous rapports, mais je suis ensuite passé au rugby, des gars qui l'ovalent bien aussi ! Tu vois là le grand, chelem comme un frère, pourtant il m'avait plaquée sévère, heureusement sans le ballon ..."

LOULOU NE SE VOILE PAS LA FACE, C'EST D'ACTUALITE :

« Alors si je résume bien, tu t'es éclatée avec des mecs canon, et celui que tu as choisi, moi en low-cul-rance, joue plutôt dans la catégorie physiques difficiles ... Je ne comprends pas ! » - Sourire mystique mi-raison de Madame : « Le charme Lapin, le charme ! La fusion, la passion, l'addiction, tout est bon dans le cochon. Il suffit de rentrer en vibration avec ce quelqu'un, sentir le frisson pour un mec glacial, n'avoir d'yeux que pour un aveugle, plonger pour un marin, c'est si bon de flotter au-dessus du sol, comme dans les bouquins de Marc Levyte! »

Monsieur paraît soulagé, le dossier semble clos : « Et ma cravate, elle s'est planquée où, la garce ? »