Mais pas ce soir...

Tes idées noires aux nœuds coulants,

Ces nœuds qui attendent sagement,

Je te regarde sans rien voir,

Tâchant de te rendre l'espoir,

Mais tu me parle du temps qui court,

De ta magie, et de tes tours,

Si seulement je te croyais,

Toi le magicien noir,

Le Prince du Manoir,

Si seulement je pouvais savoir,

Quel goût ont tes idées noires.

Tu te tueras, peut-être un jour,

Mais pas ce soir, non pas ce soir…

Tu te tueras

Mais pas ce soir…

…Car je suis là.

Tu es fatigué, triste et las,

Et je te demande pourquoi,

Mais non, tu ne réponds jamais,

Mais non, qui peut dire si tu sais…

Tu es un chêne centenaire,

Dont les racines sortent de terre,

Alors je tourne et je tournoie

Et je t'entoure de mes bras,

Mais rien ne semble te sauver,

Rien jamais ne semble assez…

Tu te tueras

Mais pas ce soir,

Peut-être un jour,

Mais pas ce soir…

…Car je suis là.

Lorsqu'enfin tu fermes les yeux,

Je connais l'hiver où tu erres,

Et c'est sans crainte que je me serre

Contre ton corps qui se meurt,

Et en dedans ton cœur se lasse,

Car oui je l'entends crier grâce.

Tu te tueras peut-être ce soir,

Si jamais je suis endormie,

Tu me laisseras dans le lit,

Pour t'envoler sans un seul bruit,

Mais tu oublies peut-être,

Que je me tuerai peut-être aussi,

Un matin...un après-midi,

Puisqu'on s'est rencontrés là-bas,

Où les fous vivent et déambulent,

Puisqu'on était deux gosses paumés,

Qui l'avaient sagement décidé,

Après tout c'était évident,

Mourir semblait une bonne idée.

Tu te tueras, mais pas ce soir,

Entend-moi bien, non pas ce soir,

Attend-moi juste encore un peu,

Que je termine de dire adieu.