Mano

franekbalboa

Tu m'as tendu cette main que je n'ai su saisir, tu as offert un soutien que je ne peux accepter. Moi l'égoïste, solitaire à agir, moi le gamin qui s'amuse sans compter. Je ne l'ai pas voulue, tu m'en as voulu. Je peux le comprendre, tu ne peux me comprendre. Tu es de ceux qui ne soutiennent que ceux qui ont prouvé, seulement après avoir prouvé je t'ai trop éprouvée. Tu m'en voudras encore, je ne t'en voudrais pas. Je suis, là encore, d'accord avec toi. J'entends ta voix qui murmure des douceurs, cette voix que j'ai entendu si souvent dans la noirceur. Ces lèvres susurrant de douces paroles, me redonnant confiance, m'offrant un coussin, atténuant ma chute douloureuse. Je n'ai pu accepter ces paroles enchanteresses, je me suis laissé couler sabordant cette barque qui était mienne, alors que tu étais là à vouloir me remonter à ton bord. Je crois que ça me faisait peur de devoir te faire subir, ma présence, ma froideur et mes éclats de peines. Tu aurais trop souffert, grelottant sous ma tempête. Je ne pouvais te laisser subir cela pour ma tête. J'irai peut-être, j'irai sûrement. Tu iras ailleurs, très probablement.

Ta douceur, ta gentillesse seront quelque part appréciées. À leur juste valeur bien sûr, ce que je n'ai fait. Je suis ce genre d'idiot se battant en solo, peu importe où je me bats, sur Terre ou sous l'eau. Je donne toujours tout, mais je ne souhaite pas, que l'on me donne ce que mon esprit ne souhaite pas... Ou plutôt il le souhaite mais d'une autre manière, égoïste difficile, je finis solitaire...

Seul au milieu de l'eau, gelé, seul...

J'aurais dû accepter, j'ai tissé mon linceul...

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