Maurice, sa parcelle de gloire

Jean Claude Blanc

putain de guerre de religion pétrole ....

                           Maurice, sa parcelle de gloire

Petit cousin côté de ma mère

En Algérie fit son service

Mal embarqué dans cette galère

Quel inutile sacrifice

Pour pacifier…(sans commentaire)

Faire régner l'ordre et la justice

 

A dû partir pour mettre au pas

Cette colonie de fellaghas

Protéger les biens de ces pieds noirs

Qui ne lui offraient même pas à boire

Maitre chez eux, en leur territoire

 

Lui si gentil, brave jeune homme

Qu'aurait fait de mal à personne

On lui a collé un fusil

Une paire de rangers et un treillis

 

Fallait faire face à « l'évènement »

Violence, nommée pudiquement

Réalité bien plus cruelle

Faire la chasse aux rebelles

 

Afrique du Nord, même islamiste

Belle région pour les touristes

Au bord de la Méditerranée

Mais qui voulait s'émanciper

Mettre à la porte les français

 

Notre famille guère épargnée

Mon grand-père mort déporté

Guerre de 14 mon autre pépé

Mon oncle aussi incorporé

Pupille de l'Etat, certes pas gâté

 

Pauvre Maurice, pas plus de succès

Lui qui n'avait rien demandé

Que rester chez lui en son foyer

Vieillir tranquille, le cœur en paix

 

Dans le Sahara s'y balader

Pas une promenade de santé

Sans expérience, simple appelé

Prendre des risques démesurés

Etant la proie de ces bronzés

 

Car dans les gorges de Palestro

S'y tenaient planqués tous ces bicots

Même pas l'étoffe des héros

Parés pour vous faire la peau

Pourtant ne manquait pas de courage

Se lever tôt pour traire ses vaches

A dû se frotter à ces sauvages

Sachant qu'il n'était pas un lâche

 

Il n'y a pas de guerre propre

Encore moins de bons apôtres

Comme en témoignent ces soldats

De retour dans un sale état

 

Comme les autres, lui bonne poire

Convoqué pour faire son devoir

Pas réformé comme certains

Ayant un poil dans la main

 

Son Purgatoire l'a fait sur Terre

Ferrailler dur ces berbères

Que de supplices pour ses frères

Les uns d ‘office au cimetière

Les autres meurtris dans leur chair

Lui le corps entier mais pas très fier

D'être décoré, la belle affaire…

 

Une breloque comme récompense

Ça ramène pas tous ces pays

Rouvre ses plaies quand il y pense

Handicapé toute sa vie

 

Seul réconfort pour ses exploits

Faire partie de la FNACA

Où se réunissent les éclopés

En souvenir de ce merdier

Deux fois par an au monument

Le 8 mai, le 11 novembre

Aller gerber tous leurs tourments

De ne pouvoir y prétendre

A cet honneur que l'on rend pas

Pour eux sans doute qu'une guérilla

N'ayant coulé, pas assez sang

 

Pas volontaire pour y aller

Sachant que les dés étaient pipés

Pas de quartier, tous en bataille

Se sont fait trouer les entrailles

Pour de bien tristes funérailles

 

Maurice est mort dans son lit

De cette funeste maladie

Qui lui a gangréné l'esprit

Le ramenant à ces tueries

Pour ne pas dire à cette folie

Ce soir m'adresse à Valérie

Sa jolie fille, pleine d'énergie

Plus qu'une cousine, très chère Amie

« On a beau… voir l'infini…

On ne distingue que la nuit

Etoile veillant dans l'au-delà

Sur toi chérie, de ton Papa »

 

Décrire l'horreur, c'est mon fort  

S'agit de réveiller les morts

Etant toujours pris de remords

Je m'y aménage sorte de confort

Délibérément j'encaisse les torts  

C'était prévu j'ai le mauvais sort

Celui du scribe qui endort

Avec sa plume sergent major

 

Ne vous fiez pas à ces ordures

Qui puent la haine, la pourriture

Bourrés de plastic à la ceinture

Bandes d'oiseaux de mauvais augure

Vont conduirons à l'aventure

Pour massacrer les âmes impures

 

Finies les guerres conventionnelles

Chacun se bat pour sa chapelle

Ces fous de dieu ont la vie belle

Même s'en font fête charnelle

Tout est noté dans leur missel

Qu'ont petit pois dans leur cervelle

 

Jadis on s'en faisait des rêves

Voir les accords de Genève

Un drapeau blanc pour faire la trêve

Mais aujourd'hui on se la fait brève

A coups de goupillons on crève

Et c'est ainsi que le monde s'achève

 

Maurice où t'es, vieux combattants

Te cherche partout, on est parents

Perdus le Nord, faute à l'Orient

Y'a pas à dire c'est moins marrant

De s'étriper comme dans le temps

Dans la poussière les bras en croix

A Babel Oued, c'est démodé

Hélas c'est plus ce que c'était

Il faut choisir, au nom d'Allah

Soit se voiler soit faire sauter

Alors Maurice pas de regrets

Car ici-bas, c'est pas la joie  

 

On se la joue à qui perd gagne

Car pour être ressuscité

S'agit de fuir en rase campagne

Ayant des chances d'être repérés

Forces médias qui ont la hargne

Alors de suite exécuté

 

Ça tourne en boucle à la télé

Pour être vedette, faut le mériter

Par dire son nom (l'imaginer…)

Juste se faire tailler le portrait

Evidemment habitué

A en faire la publicité

Les honnêtes gens, en sont blasés

« Toujours les mêmes » en ont soupé

 

Pas difficile s'imaginer

Où se déroulera l'autre attentat

Les capitales d'avance visées

Là où y'a foule c'est extra

En faire des tas de ces mortels

Plus y'en aura, mieux ça vaudra

En intérêt pour toucher le ciel

« Engagez-vous, pour être fidèles »

C'est le grand cri, de Mahomet

Alors pourquoi se faire prier

 

Que dieu me pardonne pour cette fronde

Car y'en aura pour tout le monde

Les culs bénis tellement abondent

Chargée de pécheurs, la barque sombre

 

Les catholiques en sont aussi

De cette croisade contre les impies

Pape JP2, prélat fini

Faisait partie de ces conscrits

Prêchant en douce l'Opus Dei

(Sortes d'extrémistes hors du circuit

Se flageller pour mieux jouir

De cette souffrance à s'agonir)

 

Vous passe la liste de ces boutiques

Où l'on nous vend que du magique

Entre protestants et orthodoxes

Pas de différence, que de l'intox

Cesse d'égrener mon chapelet

Y'a des témoins qu'ont pas les foies

A moi chrétien viennent m'en conter

Que le meilleur c'est Jehova  

Cher Momo, renseigne-moi

Suis-je sectaire ou allumé      JC Blanc avril 2017 (prétexte pour cafter sectes sanguinaires)

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