Mécaniques humaines

poulpita

Ce que nos corps disent de nos bouleversements intérieurs...

Cette nuque qui s'incline. Notre patience étirée, distendue, blanchie. Qui cède brusquement pour empourprer nos joues, redresser un regard. Ces poulies qui s'activent pour rétablir les équilibres.

Ce sourire en coin. Reflet discret de nos désirs. Qui décore de lampions rouges le fil de nos échanges. Qui sublime nos élucubrations sur la pluie et le beau temps en promesses d'infini.

Ce regard diablement droit. Continuité d'un corps pilier, d'une volonté certaine, d'un élan raisonné. Monolithe en mouvement.

Cette main qui fuit et s'efface. En fluides esquisses et agiles glissades. Première pierre d'un monument de fracture. Cette main traîtresse disparaît laissant un souffle de vide.

Cette voix éraillée. Qui peine à monter. Se pose et s'éteint, étouffée. Harmoniques désordonnées, parsemées de notes perdues, de sons transparents.

Nous ne sommes que mécanique, niveaux, poids et pistons. Ajustés sans cesse. Que la vie parfois caresse, d'un répit temporaire, d'un équilibre futile.

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