Melting-pot

James Px.

Essayer de voler avec ses propres ailes
Allégé par l'intelligence voyageuse
Qu'on a bien voulu me transfuser
Moi qui ne suis pas un ange
Je pourrais faire semblant
Mais je n'y crois pas

De la neige à l'herbe
De l'herbe à la neige
Peu à peu l'existence
M'a détaché de la cime des arbres
Pour me colorier
Un nouvel univers
Plus proche de la terre
Du sang des uns
Du cœur des autres
Où le miroir de la pluie
N'a pas honte de lécher
L'ombre de rien mes appétences

Ni retard ni avance
La destinée est un art
Comme tout le reste
Peu importe le chemin
Je demeure toujours intercalé
Entre mes deux racines
Avec tous ces pas
Inconscients
Qui me tracent une ligne
Une ligne marginale
À la courbure éclectique
Proche des grands sentiments
Je caresse la fleur
Comme l'air
Les plumes d'un oiseau

Ma chair s'évaporera en un seul jour
Sur le don d'une canopée
Qui supportera mon port sans attache
Vertu de la loi de l'apesanteur
Contraire à celle du monde
Le sourire ailleurs
Rappel de la force
Du véritable enjeu
Je ne serais pas
Si tu n'étais pas

Le jour où le cri est devenu audible
J'ai sept fois tourné ma langue
Avant de tuer toutes mes fautes
Pris ma souris pour m'épancher
Sans phare pour fanfaronner
Ni palace pour parader
Je me suis mis à découvert
Cœur baigné d'enthousiasme
Vide de fiel et de chaos
Sans psychotrope pour m'extraire
Ni harangue belliqueuse pour m'acquitter

Mon euphorie pianote quelques sons
Je clique sur tout qui ne bouge pas
Malgré l'envie de réussir
L'équilibre peine à subsister
Révèle le malentendu
Aucun regret
À l'heure du désir éteint

La nuit s'échoue si tôt
L'automne me sert du vin
M'apporte un nouvel éclat
Capturé d'une lumière
Aux arômes délicats
Loin de ce moment où l'amour
Cède l'aire du temps au désamour
Ma langue s'est affranchie
Sous la contrainte de la passion
À la genèse suave d'un parfum
Élixir iconographique
La peau possède ce pouvoir
D'affection inaltérable
Tu es le miel sur mon pain

Metteur en scène par pur hasard
J'ai traversé la baie vitrée
Entre pleurs et rires
Il est normal de se sentir étrange

À l'horizon pâle des collines
Je ne veux pas voir le bleu
Des meurtrissures infantiles
L'hydre rouge tapisser la rue
Des gens aux regards dépecés
Une coulée de larmes mordorées

La stupeur a envahi mes pensées
Encore
Sur ce dernier silencieux vertige
Lutter et non pas subir
Tel est le fond de l'air
Qui sculptera un nouveau modèle
Si proche la distance
Je ne fermerai plus seul
La porte au soleil
Qui se couche sur mes paupières
À l'ombre des jeunes filles en fleurs

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