Mon père n'est pas personnel

Basile Bernard De Bodt

En 1930, un gangster se trouve sur la tombe de son père pour régler certains comptes...

MON PERE N'EST PAS PERSONNEL

( DEPOSE A LA S.A.C.D.)

Macaque Le Gras :

« Bonsoir, Los Angeles 1930 .
Cet endroit où je me tiens, c'est la tombe de mon père.
 Yes, moi, Macaque Le Gras, dit « L'énorme» par Sakina, ma révolcultionaire,
Je sais, le gras est parti, une balle qui m'a troué le bide, 50 kilos de moins, régime radical, le gars s'était trompé de cible, ça peut arriver, c'est curieux d'ailleurs quelques temps après la même balle lui a troué le cœur, tout peut arriver., mais je ne vous ai pas donné rendez-vous ici pour ne rien dire.
Yes, depuis ce matin je suis sur la tombe de mon père, mon père, ce père, il fût un père…
Je campe sur sa tombe avec quelques bonnes bouteilles de Culdedieu ; j'en ai déjà sifflé trois.
Papa ! C'est quoi ? C'est quoi papa ces cauchemars ?
Ces quoi papa ces cauchemars qui nuit après nuit viennent me déchirer les entrailles ?
T'as fini de faire le mort ! Réponds-moi ! Où que tu sois, réponds-moi ?
Depuis trop de nuits, je ne peux plus faire face à toutes mes femmes, tellement tu viens
me hanter !
Oui, mes femmes ; j'en avais une, fidèle, disponible, mais chiante, Dieu merci depuis deux maîtresses délicieuses, je veux dire quatre, parce que trois femmes j'en sortais pas, cinq, j'y vois plus clair, pour ce qui est de Vulcana et Séraphine, les deux jumelles qui fondent devant moi, j'hésite, sept femmes ça peut devenir encombrant.
Mais papa, c'est quoi ces cauchemars  toujours plus atroces ?C'est quoi ?, quoi ?, quoi ???
Bois mon gros, bois, t'aboies pour rien.
Si l'inspecteur Courtespattes me voyait ; à force de la lui graisser on est devenus potes.
C' est dans sa cave  que j'ai créé la the boisson interbittes , comme il l'appelle : Le Culdedieu,  qui désarme toutes les femmes et réarme leurs gaillards !, et ! qui fait ma fortune !
Vive les années cul et boisson !
Vive mon Culdedieu !
Vive moi ! Qu'on se le dise !
Mais toi papa, sale rat ! Où que tu te planques, je chie dans ta sourde oreille !
Et devant ta non réponse, sur ta tombe, j'efface ton épitaphe « J'ai été jusqu'au bout » , je la remplace par CACAPAPAPAPACACA, CACAPAPAPACACA !
T'as trop branlé l'éternité pour m'entendre ?
CACAPAPAPAPACACA !!!

Le père :

« Tune m'as jamais aimé. »

Macaque Le Gras, entendant la voix de son père, se transforme en singe.

Le père :

« J'ai pourtant essayé de t'apprendre certaines choses… »

Macaque Le Gras s'excite dans sa peau de singe.
Dieu, qui l'observait depuis un certain temps, s'adresse à lui :

Dieu : « Macaque Le Gras. »
M. L. G., redevenu lui-même :

« Qui ? Où ? Montrez-vous lâche ! Où êtes-vous ? Qui êtes-vous ?»

Dieu : « Je suis celui dont tu vends et bois le cul. »

M.L.G. s'immobilise, réfléchit puis dit :

« Okai mec, si t'es celui qu'tu dis qu't'es, si t'es lui, c'lui qui voit partout, alors dis-moi, c'est quoi ces cauchemars ? Ça veut dire quoi ? Pourquoi j'y vois ce connard ?  Pourquoi je me serais pourri le début de ma vie avec ce taré qui me servait de père ? Pourquoi ? Dis-le-moi ! Et joue franc jeu ! Je sais qu't'es malin, mais fais pas le malin avec moi ! »

Dieu :

« Ami, que sont quelques nuits de castration pure et dure par rapport à toutes les vies que tu as vécues et par rapport surtout à ce que tu vis aujourd'hui ? Ne les oublies-tu pas ces quelques tourments dont tes cauchemars ne sont plus qu'un reflet éphémère, ne les oublies-tu pas dans les feulements de ta Sakina au cul débonnaire ? Et dans les bras des quatre autres fées de la nuit que j'ai conduites vers toi ? »

M.L.G. :

« Petit voyeur. Ah mais à propos, pour ces deux jumelles qui m'attirent criminellement, que dois-je faire ? Craquer ou ne pas craquer ? »

Dieu :

« C'est mon cadeau pour tes soixante ans. »

M.L.G. :

« Quarante-neuf ! Soixante, c'est entre nous bordel ! » 

Dieu :

« Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
Mais pour ce qui est de ton cacapapa, accepte ami, accepte, pardonne, ça te-»

M.L.G. :

« Quoi ! Accepter ce que j'ai vu ? Trop vu ? Dans ces nuits glaciales ? Jamais ! »

Dieu :

« Ami, si tu ne peux pas pour lui, tu peux pour toi. »

M.L.G. :

« T'as shooté quoi là ? »

 

Dieu :

« Qui te dit que tu n'as pas été pire que lui autrefois et peut-être même vis-à-vis d'un autre lui-même ? »

M.L.G. :

« Un autre lui-même ? »

Dieu :

« Oui ami ; un père est toujours plus qu'un père. »

M.L.G. :

« Un père est toujours plus qu'un père… »

Le père :

« Ecoutes bien, petit Max, écoutes-bien, le père de tous les pères te le dit, tu as peut-être été bien bien bien bien bien bien pire que moi et pourtant ce ne sont pas les regrets qui t'étouffent. »

Macaque Le Gras n'est plus que colère et reproduit avec sa gueule de singe exaspéré « EIN EIN EIN EIN EIN EIN  IE E OI » !!!

Le père :

« Nerveux, mmh. »

Dieu au père :

« Il est encore temps, des jours comme ça il n'y en aura pas tant. »

Le père :

« Heu…mon petit Max, peut-être, heu..je ne sais plus… je ne comprends pas comment j'ai pu…Dieu lui-même me l'a expliqué une centaine de fois mais je n'ai toujours pas compris… »

M.L.G. :

« Ces scènes que je revois la nuit, ça a donc eu lieu. »

Le père :

« Je ne sais plus…c'était il y a si longtemps, j'ai peut-être, peupêtre abusé de ma puissance de pet dominateur, je veux dire-»

M.L.G. :

« Oui, Joseph, c'est ça que tu veux dire, PET dominateur ! De tout ce que tu m'as fait et de tout ce que tu as fait après il ne restera que la trace d'un pet nauséabond dans l'histoire de l'humanité. Mais de par ma bouteille de Culdedieu, je t'absous , je t'abscon et je t'abscouille.
Un jour nous viendrons Sakina et moi sur ta tombe et nous y déploierons la danse de son cul de pain bénit et de son con qui est ma seule et unique patrie et nous nous en mettrons plein la vie mon cher géniteur ; d'ici-là va Joseph, va ! »

Le père :

« Jean Joseph ; si je reviens un jour sur terre j'aimerais être un palmier, un innocent petit palmier au bord de l'eau. »

M.L.G. :

« Baignade interdite ! »

Le père :

« Un innocent petit palmier. »

M.L.G. :

« Va au diable en paix Jean Joseph. »

Il quitte la tombe puis s'adresse une dernière fois à son père et lui dit:

“Je te souhaite de pouvoir un jour te regarder sans honte.”

 

Octobre 2016

 

Chaleureusement
───────── Basile Bernard De Bodt ───────────
•Comédien •Auteur •Conteur •Peintre •Apprenti clown

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