Monsieur le premier Ministre
Agnès Du Prez
J'ai volontairement ravalé mes a priori hier soir, avant de me coller devant ma télé pour écouter avec attention notre Premier Ministre, j'ai nommé Monsieur Edouard Philippe, nous expliquer par le détail son plan d'action. Les polémiques véhiculées par les journaux ne me suffisaient pas, je voulais en savoir plus.
Deux heures plus tard, je n'étais guère plus avancée. Certes, l'homme est relativement sympathique. Il fait tout pour en avoir l'air, jusqu'à blaguer sur sa calvitie. Il ne s'énerve pas, même Jean-Luc Mélenchon semble sous le charme...Je me demande s'ils ne sont pas allés boire un coup après l'émission!
J'ai été particulièrement touchée par un sujet car il me concerne, mais pas seulement. Edouard Philippe est allé à la rencontre de femmes embauchées en contrat aidé par Emmaüs. L'une d'elle lui dit que ce job, c'est mieux que rien. Et lui répond que "Mieux que rien", ça n'est pas suffisant. Bel exemple du décalage flagrant, du fossé qui séparent nos dirigeants des citoyens. Quand on décroche un emploi, même en contrat aidé, on signe un CDD de 6 à 12 mois, renouvelable une fois, donc on peut se projeter sur une période de 12 à 24 mois. C'est énorme pour quiconque enchaine les petits boulots. En deux ans, on a le temps de se former dans un corps de métier bien souvent éloigné de notre formation initiale, même si l'employeur ne joue pas la carte de la formation comme on peut l'entendre. On ajoute une case dans nos compétences, on enrichit notre CV.
Sur ce sujet, le Premier Ministre explique que tous ces contrats ne seront pas supprimés (une bonne partie quand même) mais que des secteurs seront prioritaires: lesquels? Que vont devenir les petites structures culturelles ou municipales qui ne peuvent plus embaucher sans cette subvention? Beaucoup de secrétaires de mairie, d'agent d'entretien, d'employés communaux, de personnel administratif divers signaient ces fameux contrats tant dénigrés. Ces gens se retrouvent aujourd'hui au chômage. C'est quoi son plan B alors? Il n'en a rien dit...Il affirme vouloir encourager la formation : comment et pour qui ? Renverra-t-on se former pour quelques semaines, des femmes bien souvent âgées de 40-50 ans? Et après ?
Sur chaque débat lancé sur le plateau, chaque question soulevée a amené son lot d'explications à rallonge : "On y travaille, on va bien réfléchir avant de trancher, je ne peux rien vous dire à ce jour..."(Pour résumer)
Aucune animosité particulière ne m'anime envers le gouvernement Macron. Je ne lui voue pas une confiance aveugle non plus. Les dernières élections m'ont laissé un goût amer de désillusion: une triste bataille d'égos pour une place qui doit être bonne quand on voit les coups bas que chacun a porté à l'adversaire.
J'ai envie de laisser une chance à ce gouvernement de réussir là où tant d'autres ont échoué, bien que ces premiers mois me laissent entrevoir que leur priorité, c'est de faciliter la vie de leurs copains milliardaires. J'évite les débats houleux et subjectifs sur la toile, je n'y participe plus même si je lis tout ça de loin. Hier soir, je voulais me faire mon propre avis, mais tout ceci reste bien flou...
Je n'ai pas la télévision et je crois que je ne perds pas grand-chose. C'est bien en tout cas de s'intéresser aux questions actuelles.
· Il y a environ 7 ans ·aile68
"On y travaille" , "J'entends bien"... c'est ce que j'aurai retenu du discours. Quant à la "complicité" Mélenchon-Macron, si elle n'est pas naturelle c'est qu'elle aura été mise en scène...
· Il y a environ 7 ans ·Bon courage à tous et particulièrement à ceux qui ont cru en Jupiter dès la première heure !
vegas-sur-sarthe
Je n'y ai pas cru, je dirais plutôt que mes espoirs ont décru...Merci de votre passage.
· Il y a environ 7 ans ·Agnès Du Prez