Morts subites l.XIV

scribleruss

Lettres à Arthénice. - XIV -

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A N *** samedi 23 février 2019 13.31

Bonjour chère Arthénice,

  Bonjour et adieu !

    Je peux vous pincer les fesses, vous ne crierez pas, et pour cause, vous n'existez pas, vous n'êtes pas, vous n'avez jamais été. Vous n'avez jamais fumé d'opium, vous n'avez ni maison de maître, ni parc ... Vous ne m'êtes rien ! vous ne m'avez jamais été qui que ce soit, quoi que ce soit . 

  Vous n'avez été qu'un fantasme qui agrégeant quelques bribes ou infimes lambeaux de mon existence, ne m'avez été utile que pour y dégorger mes humeurs. On dégorge bien les concombres. 

  Donc vous n'êtes plus une vieille maîtresse vous desquamant, et devenant poussière au fil des jours vous confondant avec celle de vos meubles, une vieille rassis, obligée d'ôter tous les soirs votre dentier et de le tremper dans votre verre - où nage un petit poisson rouge - à votre chevet. 

  Alors désormais ? Eh bien désormais en vertu des pouvoirs qui me sont conférés je vous élève aujourd'hui au rang suprême de personnage de roman.

   Vous êtes dès cet instant au gré de mon imagination créatrice, ma Sinope, ma Lydie, ma Cynthie, tous les noms qu'il me siéra de vous choisir, vous serez mon écoute, ma confidente, mon repos du guerrier,

   Arthénice vous êtes ma Muse.    

    Non, non ! je suis bien et à jeun après quarante kilomètres de vélo. Et vous dire parce qu'il faut bien vous rassurer tant vous êtes encore sous l'effet d'une sidération compréhensible, que vous êtes ma Galatée, ma Pinocchiette.  

   Vous devriez me remercier vivement, hautement, de vous faire passer de la vie au trépas pour ressusciter sous ce statut singulier parce que, vous, désormais dans l'absolu de votre vie, Arthénice, c'est moi qui en déciderait, au pire vous ne pouvez plus que mourir avec moi, plus de moi, plus d'Arthénice. 

   Tandis que vivant vous pouvez mourir d'un coup d'un seul, telle cette femme de quarante ans, mère de quatre enfants, dont deux d'une précédente union. 

   Elle ne se sent pas bien elle dit à son mari partez comme nous l'avons prévu. Je vais me reposer. Partez. Ils sont partis pour une semaine de vacances dans leur résidence du bord de mer. 

 Puis plus de nouvelles de la dame, de la femme, de la maman. Découverte morte à son domicile par les pompiers sur l'appel d'un ami. 

    Ils étaient beaux, ils s'étaient mariés. Ils avaient beaucoup d'enfants.

   Parfois la plume en manque d'imagination sèche son encre et l'Histoire se brise en cours de route. Et ne s'occupe plus de toutes ses progénitures. 

 ...

   -   Oui Arthénice, vous voulez me dire quelque chose ?

   -   Et vous ?

   -   Et moi ?   Moi quoi ? ... Je suis qui ? 

   -   A vrai dire je n'en sais rien... oh sans doute aussi un personnage de roman 

...

 

_____


  • Je suis certaine qu'Arthénice sera très honorée d'être devenue votre muse !!

    · Il y a environ 5 ans ·
    Louve blanche

    Louve

  • Alors que penser des " Enquêtes d'Hercule Foireaux " ? Vais-je être conduit à dire HL " m'a tuer " ? Stop ! c'est le week-end ... HL les prises de tête réserve-les nous pour le lundi

    · Il y a environ 5 ans ·
    Lune 08

    scribleruss

  • Quand arrêterons-nous de vivre en fiction, pour devenir des êtres vivants comme des personnes normales qui sont des gens extraordinaires. :o))

    · Il y a environ 5 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Mort subite. C'est le nom d'une bière ça, non ?

      · Il y a environ 5 ans ·
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      Mario Pippo

    • Truisme de bon aloi HL, soit ! mais alors ce ne seront plus que Journaux intimes, Biographies, historiographies ... Non ?

      · Il y a environ 5 ans ·
      Lune 08

      scribleruss

    • Eh, bé, oui ! :o))

      · Il y a environ 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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