Mots d'amour...

Les liens du corps, de l'âme... quand le ruban de mes émotions se resserre autour moi, se resserre encore plus autour de mon cœur, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer, s'essouffle dans de vulnérables proses charnelles... quand mourir devient la libération en mon for intérieur, quand mes battements se lient aux siens, pour ne donner qu'une seule entité, qu'une seule respiration... un engouement destiné l'un à l'autre, l'un pour l'autre... pourquoi l'amour est-il si beau.... pourquoi la passion est-elle si bonne dans son exubérance... qu'elle se déploie charnellement, que la sensualité excite les émotions du corps... de mon corps... que le plaisir devient divin, que mon plaisir devient le sien..... que notre plaisir devient le mot qui ne peut s'écrire dès lors qu'il se vit.... qu'il réalise le sexe, surpasse l'entendement, se fourvoie dans l'euphorie, exulte l'imagination et perce les secrets... tous mes secrets... mes secrets interdits que j'ai abolis pour qu'ils ne soient que de parfaites réalisations sincères et authentiques, autant, tout autant que mes propres déclarations... pourquoi ces luxuriances, toutes ces perceptions, du plus profond de mes entrailles souffreteuses, pourquoi sont elles affreusement bonnes et meilleures que les autres... pourquoi donnent elles d'innombrables jouissances  ...quand je pense à lui, je pense à moi... quand je pense à lui, je ne m'oublie plus... quand mes mains miment les siennes, elles me touchent là où je n'ai jamais su aller...

Quand les siennes m'embrasent, quand elles m'embrasent, aussitôt qu'elles m'embrassent... je brule si vite... quand elles aiguisent mes tensions, que je me déploies comme une fleur, quand elles me tiennent moi plus fort qu'une autre.... je serais capable de briser quiconque tenterait de les arrêter...

Je n'ai plus souri ainsi qu'en pensant à l'apport d'innombrables délices que j'ai léché au creux de ses lèvres, en m'abandonnant dans l'ivresse de ses rires... de ses rires... plus vrais que les autres... j'avais envie de mourir là, que le temps s'arrête, qu'il soit ailleurs que là, qu'il continue sa course plus loin... plus loin de nous, trop loin pour nous séparer... 

J'ai creusé pour enterrer mes peurs, j'ai recouvert le tout d'un fluage de sentiments amoureux, j'ai fait le deuil de mes coupables besoins... et après... après... j'ai vu mon monde autrement, j'ai vu les couleurs, des millions de couleurs que je ne voyais pas, que je ne connaissais pas et j'ai redessiné les contours... j'ai compris les nuances, j'ai enfin compris les nuances sensuelles qu'il m'expliquait, me murmurait... j'ai vu le chef d'œuvres que je pouvais enfin toucher sans craindre de l'abimer... j'ai vu la vie dans ses yeux, j'ai vu la mienne prendre corps, la mienne sur sa peau, la sienne dans ma chair....

Dans le lit d'une rivière ou les sentiments se mêlent aux bercements d'autres sensations inconnues... qu'elle sort de sont lit, devient plus agitée que l'ondoiement se transforme en vagues passionnées, qu'une lame de fond fougueuse submerge mes formes, je me rends compte que me noyer dans ses bras m'empêche de mourir, que l'eau trouble m'abreuve et trouble mes sens, qu'à travers le voile affolant de bouleversements incompréhensibles je vois tellement mieux, tout est tellement plus clair et lumineux, je ne suis aveugle que du reste du monde autour de moi.

Il n'y a pas plus belle possession que celle qu'il exerce sur mon corps, il n'y a pas plus belle obsession que celle que nous avons nous-mêmes créée, qui se matérialise à l'instinct.

Ce que je n'ai pas su prendre avant, ce que je n'ai pas compris, tout ce qui avant m'a laissée sur place parce que la peur m'empêchait d'avancer, ce que j'ai pu imaginé ou fui par manque de courage... rien n'était assez fort pour exécuter ces peurs, excepté lui ... lui qui a su briser la glace, lui qui a su faire fondre la glace de mes frayeurs ... aujourd'hui, je le conquiers, le vole, l'agrippe, le pare de mille et une folie et protège ses présents... protège en moi ces millions d'étoiles trop belles pour s'éteindre et mourir, trop belles pour que la flamme de mon amour disparaisse...