Mules de mausolées

Francis Etienne Sicard Lundquist

Quelqu'un creuse la nuit de sa bouche en jupon

Et ronge bruyamment des perles de nuage

Dont le venin répand sur le bord du rivage

Un miroir de silence où se noie un poupon.

 

Des tiges de soleil en forme de harpon

Plantent des flèches d'or dans le fard d'une image

Qui tourne entre les doigts d'un ivrogne sauvage

Enflammé par la foi d'un répugnant fripon.

 

Les mots saignent les mots et des langues d'ivoire

Lèchent la main des rois qui cousent de la moire

Autour de leurs autels barbouillés de charbon.

 

Mais l'orage du temps gronde au bord de l'abyme

Qu'un convoi de cercueils pieusement décime

Sur le marbre souillé d'un primitif ambon.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2018@Shortédition

  • Toujours ces couleurs d'apocalypse qui reviennent souvent dans vos écrits. Beau sonnet en vérité...
    J'ai eu le plaisir d'en lire un de votre composition sur le site Poética que j'ai découvert par hasard et je me suis permis de vous laisser un commentaire.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

  • Brillamment lugubre

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Default user

    martinet

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