My Heart is History

Juliet

Il disait qu'il n'y avait pas de Roi sans Reine

et m'a fait faire la réalité d'une légende.

Il disait m'apprendre à tenir les rênes,

que pour parcourir le monde j'avais l'âme assez grande.

 

Me présentant son noble destrier,

il disait tenir à distance le chagrin et l'effroi ;

Naïve j'ai mis le pied  dans l'étrier

mais cette enveloppe d'amour n'était qu'un cheval de Troie.

 

Il y a des contes qu'il ne faut jamais écrire

et que pour notre salut il faut taire,

car l'avenir du rêve n'est rien  que la satire

et qu'un mort est un vivant qu'on enterre.

 

Il y a ces jours où le passé n'a aucune prise

comme tout semble avoir disparu dans le néant ;

Mais lorsque l'enfant en moi est victime d'une crise,

alors je peux voir l'adulte avec  un trou béant.

 

Tout ce que la lucidité pouvait faire de prédictions

avait un goût amer dans le breuvage de l'espoir,

Et toute cette acidité restée dans la déréliction

m'a fait cracher l'enfer enfoui en moi sur le trottoir.

 

Qu'ai-je donc pu voir de mes propres yeux

pour vouloir les fermer à tout prix ?

Quand ai-je su qu'il n'y a pas de Dieu

et quel cauchemar me l'a appris ?

 

Aujourd'hui encore je ne peux qu'oublier

car je sens la folie toute proche en prédatrice.

Il y a trop d'horreurs pour tous les bouliers ;

J'ai perdu le compte des attaques détractrices.

 

Aujourd'hui encore il faut que je rêve

pour ne pas à la mort me livrer en pâture.

En sachant au fond qu'il faut que je crève,

je couds petit à petit des points de suture.

 

 







(écrit le 22 juin 2017)

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