Né dans le 6-3, mon âge l'atteste
Jean Claude Blanc
Né dans le 6-3, mon âge l'atteste
Atteint par mes 63 ans
C'est le chiffre de mon département
S'est rien passé en ce jeudi
Même pas soufflé la moindre bougie
Voilà que m'appellent mes amis
« C'est ton anniv' aujourd'hui
On te le fête sur face book
En attendant de boire la coupe »
Maman, mes sœurs solidaires
Copains, copines me la souhaitent bonne
La 63ème santé d'enfer
Bomber le torse, pétant la forme
Drôle de défi qui m'est lancé
Moi qui m'encroûte sur mes sommets
A la retraite, je suis paré
Pour ruser la fatalité
A ma mesure sans abuser
Ne doute pas de l'affection
De ma parenté, de mes gamins
Toujours fidèles le 9 juin
Me couvrir de fleurs, c'est la saison
Mais j'ai des craintes pour certains
Sur internet comédiens
Me congratulent sans me connaître
Juste en ouvrant la petite fenêtre
Ne vais pas bouder mon plaisir
Même si je ne cesse de vieillir
C'est bon à prendre, un peu de chaleur
Plus que l'été, venu du cœur
Jour comme un autre, on le dit souvent
Pour moi sensible, c'est important
Tellement je marche aux sentiments
Si on m'oubliait, gueule d'enterrement
Ma fille, mon fils, par-dessus tout
Car je n'existe que grâce à eux
Crève d'impatience, de leurs mots doux
Petit coup de fil, me rend heureux
Rétrograde, j'aime être adulé
Par mes vrais potes et ma famille
Symbole de paix, cette journée
Même s'il pleut, mon soleil brille
Merci à vous mes chers et tendres
Qui supportaient mes âneries
Aussi j'ai fini par comprendre
Qu'il faut se méfier des faux amis
A mes absents, mon Père, mon Frère
Je leur dédie ces quelques vers
Sont près de moi, pour me veiller
Je sais qu'un jour, les rejoindrai
Pas de gâteau, ni de gâteries
Juste un message pour souvenir
De mes 20 ans pleins d'énergie
Où, je pensais pas à l'avenir
Parait que j'ai l'air mélancolique
Alors que je cache, mon fol espoir
M'importent peu, fric, politique
Sûrement un siècle de retard
Me livre à vous, amis intimes
Comme moi, soucieux, authentiques
Bandes d'anonymes, qui dégoulinent
De tant de promesses mises en pratique
63 ans, pour quelle histoire
Celle d'un homme ordinaire
Qui parfois joue les malabars
En fait, ermite en sa tanière
Etant des vôtres, j'en suis fort aise
Même décrépi sous le bonnet
Faites pas gaffe à mes fadaises
Suis qu'un conteur crédule à souhait
J'en ai laissé sur le chemin
De ces saints soi-disant copains
Le tri s'est fait naturellement
Se comptent sur la main, les survivants
9 juin 1953
Date marquante que pour moi
Comme par hasard, né de ma mère
Vraiment rien d'extraordinaire
Je vous devais cette brève stance
Pour votre sage obligeance
Méritais pas d'être encensé
N'étant qu'un mec sans intérêt
(Fausse modestie, de votre complice)
Qui cherche ses rimes, sans artifice
A tout jamais votre pote, dévoué
Mais qu'à vous seuls, solidaires
Sensibles à mon anniversaire JC Blanc 9 juin 2016 (pour mon anniv', ma gratitude)