Noël

paratge

Les revoilà encor, les tristes réveillons

Où malgré les foies gras, malgré tous les cadeaux,

Malgré les embrassades, malgré les cotillons,

Nous sommes assommés d'un terrible fardeau.

 

Peut-être inconsciemment, sombrons-nous dans l'ivresse

Des achats, des gâteaux et des préparatifs

Pour oublier combien certains ont la tristesse

De passer ces moments, sans le moindre festif.

 

Nous nous évertuons à chérir tous les nôtres

Pour créer un cocon d'illusoire chaleur,

Pour imiter un peu, le repas des apôtres

Et gommer d'un seul coup, le pauvre et sa pâleur,

 

Car cet être inconnu embue notre conscience

Et pour s'en affranchir, on a créé les dons

Auxquels nous sacrifions, pour pas plomber l'ambiance,

Et croiser son regard sans demander pardon.

 

Au fond de la misère qui assèche nos cœurs,

Nous frétillons ainsi, dans le superficiel,

Pour étouffer en nous, des autres la douleur

Grâce au bel alibi que nous offre Noël.

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