Noël

aile68

Penser aux cadeaux de Noël, en faire des merveilles. J'ai dans un coin de ma tête le chaud souvenir d'une orange et de trois papillotes dorées. Du haut de mes cinq ans, je ne croyais plus au Père Noël mais je me prêtais au jeu avec toute la grâce de mon enfance choyée. Toute la misère du monde s'efface ou est attisée devant le sapin de Noël. Je préfère le voir couvert de givre et de neige dans son milieu naturel. Les cheveux d'ange c'est beau que dans les cheveux des enfants qui jouent avec un bout de carton et de papier cadeau. Les poupées qui marchent ou qui parlent je trouvais ça artificiel et vite ennuyeux, je préférais mes patins à roulettes et les jeux de société.

Penser à toi sur une vieille photo de famille, skis aux pieds, posture un peu maladroite, je t'aimais déjà à cette époque. Tout le monde l'avait compris mais j'avais refusé d'en parler à quiconque. C'était mon secret de Polichinel. Une fois je me rappelle je suis restée toute une journée à pleurer dans la chambre des vacances. C'était l'été, tu devais retourner à l'école dans ton pays en A.. Ton départ m'avait proprement anéanti! Le lendemain j'ai rejoint les autres qui ne m'ont pas posé de questions, la vie avait continué sans moi, comme si de rien n'était. Mes sentiments pour lui ont changé avec le temps, j'avais changé, lui aussi. Quelle fin trouver à ce texte un peu mélancolique, nostalgique? Aujourd'hui c'est dimanche, le soleil est sorti peu à peu de derrière ses nuages, la saison est encore belle. Noël est à la fois proche et loin, j'ai commencé à faire des décorations avec mes petites mains d'enfant, trois cartes belles qui brillent comme les papillotes de mes cinq ans.    

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