Noir et blanc

franekbalboa

Dans cette ville en manteau blanc, se promène un homme en manteau noir, réveillé il y a quelques heures déjà, l'homme en noir marche sur le trottoir. La neige a tout recouvert, même sa voiture, c'est là qu'on voit qu'approche l'hiver calendaire, qui viendra d'ici quelques jours. Le temps semble ralenti, tout semble plus calme, les gens sont moins nombreux à sortir par ce froid humide. Les courageux sont les travailleurs et les étudiants, emmitouflés dans des écharpes, des bonnets, des manteaux bien chauds... Pas moi, une simple veste noire, et une écharpe colorée. Habitué du froid, l'appréciant lorsqu'il est sec, je déneige mon véhicule avant de prendre la route. Les gens roulent différemment, étonnant, plus lentement, plus calmes, plus attentionnés... Je ne vois plus ces fous du volant ce matin. Même la voie rapide ne porte plus son nom, limitée à 50 en ces jours d'intempéries... Camions, motos roulent tranquillement, il semble loin le temps de la folie routière... Mais cela ne durera qu'un temps, tant que la neige habillera ces routes folles. Je suis tranquille au bord de la Loire, comme chaque vendredi avant d'embaucher, je regarde ce paysage d'ivoire, cette côte fluviale enneigée. Je m'apaise à la vue de l'eau... La neige se met à tomber de nouveau... Je sens les flocons fondre sur mon crâne, je les vois qui se déposent sur ma veste noire... J'ai l'âme calme, un corps immobile, comme une mauvaise herbe qui aurait percé la neige... Perce neige? Peut-être... Mais à l'intérieur usé, fané dirons-nous, je vais me mettre en route, il faut être à l'heure pour soigner les malades, les imprudents qui auront jugé et dont le corps n'aura pas approuvé, que le froid n'était pas si fort... 

Hâtons-nous de prendre le temps... Filons doucement allons au charbon, à travers ce blanc... 

On se motive, on s'accroche un sourire, et on tourne la clé d'un monde chaud, l'heure est venue pour moi d'aller au boulot.

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