Nuit blanche

marivaudelle

Allongée sur mon lit, je garde les yeux ouverts sur le vide.
Je m'étire douloureusement. L'heure est inhabituelle.
Depuis tant de jours, je m'endors tard, trop tard,
je me réveille en pleine nuit, en sueur.
Mon esprit est agité, des milliers de mots des jours et nuits passés me reviennent d'eux-mêmes.
Tous ces mots, délicieux, diaboliques !
Ces mots qui s'incrustent sur l'écran de mes pensés, de mes rêveries.
Tous ces mots qui me noient dans la découverte de l'érotisme d'un autre.
Je glisse ma main vers mes cuisses, à la rencontre de la chaleur qui subitement envahit mon bas ventre,
Je la connais cette chaleur, je l'aime et la redoute ; je la recherche et la repousse.
Je glisse ma main dans ma culotte.
Elle se faufile, mes doigts se font agiles, se dégourdissent d'une nuit de sommeil agité.
Ma main affleure mes poils fins avec lesquels j'aime jouer, bien que je m'en veuille de le faire.
Je perçois les senteurs de mon sexe, qui se mélangent avec la transpiration de mes aisselles. 
Je les triture mes poils, les tire, les tortille entre mes doigts, pour éveiller les prémices du plaisir.
Mes doigts cherchent, tournent et retournent, trouvent.
Ils effleurent, et commencent une lente sarabande.
La torpeur a fui.
Le désir me submerge.
Les doigts crispés sur mon mont, je rêve d'autres doigts.
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