voir SD " de la nuit"
Allons, qu'as tu appris
des semaines et des jours ?
Tu les as confondus avec toujours,
et ce qui s'ensuit .
Tu voulais ne plus parler,
mais tes mots font avalanche
comme une dense neige blanche
qui se bouscule sur le papier...
Tu voulais ne plus parler,
mais me parles encore :
- sais-tu que jamais je ne m'endors
sans avoir rêvé ?
Peut-être que la nuit chasse le sommeil,
que le rideau masque la fenêtre,
que l'on rêve seulement d'être
empêchant ainsi de faire entrer le soleil .
C'est pourquoi quand tu m'écris,
il y a toujours cette nostalgie,
ce rideau de pluie,
et cette dernière heure de la nuit...
Ainsi le gouffre du matin,
est toujours en forte pente ,
et tu prolonges l'attente
comme l'angoisse à la veille d'un examen .
C'est donc une question de temps,
où les espoirs sont fragiles,
et le calendrier inutile :
faut-il pourtant,
pour éclairer les heures ,
que j'ouvre les yeux,
que je chasse l'heure bleue ,
en soie le révélateur ?
Il ne dépend pas de moi
que je reprenne conscience :
ce serait une autre naissance
si je sortais du coma .
Avec le jour, l'obscurité s'enfuit peut-être,
mais moi, je reste à sa merci,
> car c'est en moi qu'est la nuit,
et elle est mon seul maître.
-
RC