Nuits à danser 1

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Photographie par Benoît Courti.

Les plaies monotones du jour le front de tes miroirs

Les mots nouveaux je les entends je les tiens dans mes mains

Déserts orages majestés visages

De la mer dans le ciel de la mer dans les arbres

Nous en rions l'ombre s'est annulée

Nous en rions c'est plus grand qu'un désert

Au-delà des abris et de notre impatience

C'est à partir du feu c'est à partir de l'homme

 

Nous voilà soulevés nous voilà seul et seule

Et la mer s'est noyée dans l'œil de ton sommeil

S'est noyée dans l'empreinte nouée de l'aurore

Tu rêves des choses inconnues qui nous apprennent

Rêve de l'ignorance ignorant que tu rêves

Et nous voilà tombant dans les joues de l'écume

Dans le matin aveugle  séducteur et libre

 

Notre taille changeante que sais-je nous lie nous défait

Défaits nous sommes nus chez nous nous sommes vrais partout.

 

*

 

Langages évidents éblouis où l'avenir s'enfouit

Langue de tous les hommes sûrs de tous les hommes

Le charbon de la femme se mêle à la joie

Se mêle à notre ivresse

Se couche dans nos voix

 

Langage en mouvement accessible aux couleurs

Où l'ont vient se laver s'endormir et comprendre.

 

*

 

Etreinte bue et dispersée

Mon rêve nage dans ton rêve

 

Joie nous nous sommes trouvés

Rassemblés

Nous avons rassemblée la joie

Pour qu'elle éclate

Abreuve

Pour aveugler la fatigue

Et glisser sous le sang la confiance limpide.

 

*

 

L'amour a faim l'amour enfoui

La foule erre au soleil sous l'aile du passé

Et les sarments l'étain la glaise

Le bruit du sommeil qui frémit

Le rêve qui multiplie tout

Qui donne des visages à la familiarité

On entend l'avenir échapper à la traque

Le poème de tes doigts dans l'herbe

L'amour a faim nous le vivons nous le semons.

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