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thib

Avant même de naître nous fûmes sauvages,

Jetés dans les écumes vives du désir

Fugaces, lourds, pliant sous la chaleur

Les chiffres éblouis du vivant.

 

Avant que la mer ne nous ronge,

Dans le babil sanglant de l'émergence,

Conscience, nous étions deux

Placés là où nous sommes par nos pas,

Et rien ne nous menait

Nous avions seulement la flamme au bout des doigts

Pour peindre, fraternels,

Le temps roulant dans les épaves

Dans le pain dans la femme

Cachée derrière l'aube, et qui va

Qui s'en va et qui vient vibrer avec la foudre

Avec tout un mystère vécu,

La femme coulant sur les pentes des volcans

Avec ses yeux en feuille de menthe.

 

Nous étions deux, je te savais plus fort que moi

Et tu aimais la faiblesse que l'homme a pour lui-même

Avant même de naître.

Nous fûmes nus sans rien pour nous défendre

Que les courbes à qui il a fallu donner un corps,

Car les idées ne sont pas faite pour survivre ;

Nus et sans mots pour nous comprendre

Touchant tout et sans cesse

Et sans cesse trouvant

Mille sources au langage tremblant de l'avenir.

 

Et puis quelqu'un inventa la serrure

Qui ouvrit la porte aux ombres

Et nous donnâmes un nom

A tout ce qui peut naître sans être saisi

En jetant dans le feu même nos mains lisses

Qui frémirent et chantèrent

Glorieusement

L'identité de ces soleils où nous étions passés.

 

Car nous fûmes sauvages

Et la vie le deviendra.


  • Nous avons une flamme au bout des doigts,
    nous sommes nés sans le savoir,
    cachés derrière l'aube des jours ,
    nus, et sans carapace ,
    mais avec une tête pensante
    au-delà de ce qu'elle voit.
    .
    Nos pères ont fait confiance aux dieux,
    mais ont volé ce feu , qui ne nous appartenait pas .
    Bien sûr,
    nous avons pu combattre les bêtes sauvages ,
    survivre avec un peu de chaleur ,
    mais sans mode d'emploi .

    La faiblesse est dans les corps ,
    et nous avons inventé des outils,
    puis des machines ,
    mais notre capacité
    à les maîtriser est limitée
    et peut nous en rendre esclaves..

    Nous avons pensé au progrès ,
    avons célébré la science ,
    et cru que les miracles
    étaient à portée de main.
    Mais avec le feu,
    nous avons ouvert la porte des ombres .

    RC

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Tulip  avr  21  03

    rechab

  • J'aime beaucoup. Il y a beaucoup de subtilité !

    · Il y a plus de 8 ans ·
    429

    aren_seondi

    • Merci. Ça me touche beaucoup.

      · Il y a plus de 8 ans ·
      Vie1

      thib

  • Je suis pas très poésie, mais là, ça me botte !

    · Il y a presque 9 ans ·
    Philippe effect betty

    effect

    • Et si ça te botte, moi, je file sous la pluie ! Content que ça te plaise et merci du passage.

      · Il y a presque 9 ans ·
      Vie1

      thib

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