Oasis
paratge
Je déteste la ville et son flot incessant
D'anonymes campés dans l'incivilité.
Ils ont le verbe haut, ça en est indécent,
Et marchent en troupeau dans toute la cité
En prenant toujours soin de ne jamais croiser,
Ne serait-ce qu'un temps, la ligne d'un regard.
Dans leur isolement, ils viennent pavoiser
Sur les pavés bondés, bousculant sans égard
Tous les inexistants qu'ils croisent sans les voir
De peur, on sait jamais, qu'ils veuillent un euro.
Le chaland est blasé, rien ne peut l'émouvoir.
Quand il a acheté, il se croit un héros.
Bien loin de ce tumulte, nous avons rencontré
Un parfait inconnu qui, d'entrée, a souri
Et sa belle aventure il nous a raconté,
Et les espoirs secrets que depuis, il nourrit.
Nous cheminions paisibles, sur le haut d'un coteau,
Admirant les chevreuils gambader dans les champs.
Nous avons échangé, sans nous prendre en défaut,
Avec cet inconnu. Quoi de plus alléchant ?