Oasis

paratge

Du centre d'une ville où tous les gens s'ignorent, au confins d'un coteau isolé s'il en est, où nous avons bavardé avec un inconnu, j'ai fait mon choix...

Je déteste la ville et son flot incessant

D'anonymes campés dans l'incivilité.

Ils ont le verbe haut, ça en est indécent,

Et marchent en troupeau dans toute la cité

 

En prenant toujours soin de ne jamais croiser,

Ne serait-ce qu'un temps, la ligne d'un regard.

Dans leur isolement, ils viennent pavoiser

Sur les pavés bondés, bousculant sans égard

 

Tous les inexistants qu'ils croisent sans les voir

De peur, on sait jamais, qu'ils veuillent un euro.

Le chaland est blasé, rien ne peut l'émouvoir.

Quand il a acheté, il se croit un héros.

 

Bien loin de ce tumulte, nous avons rencontré

Un parfait inconnu qui, d'entrée, a souri

Et sa belle aventure il nous a raconté,

Et les espoirs secrets que depuis, il nourrit.

 

Nous cheminions paisibles, sur le haut d'un coteau,

Admirant les chevreuils gambader dans les champs.

Nous avons échangé, sans nous prendre en défaut,

Avec cet inconnu. Quoi de plus alléchant ?

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