Ode aux jeunes filles

Susanne Derève

Les dahlias s'épanouissent dans les jardins

du Palais Royal,

rouge pavois parmi les mauves.

 

Ainsi fleurissez-vous,   jeunes filles,

dans les allées de sable,  tendres appâts,

 papillonnant de l'ombre à la lumière

dans une nuée de rires, de selfies , de dentelles,

d'épaules nues …

 

Vous êtes belles ; sous les tilleuls valsent les confettis

du ciel, la cambrure légère d'une danseuse

à trottinette, le galbe d'un mollet, 

saut , pirouette,

d'une robe où s'encanaille le vent.

 

Faites la nique aux passants, aux voyeurs

affalés dessus les bancs de bois parmi les fleurs :

vous lorgnent les yeux brillants des hommes.

Ils vous regardent et se déhanchent,

font jouer leurs muscles sous la peau,

de leurs dents blanches, vous dérobent un baiser,

 

 tandis que  le soleil balance son carrousel

de gueules d'amour et de cornets glacés ,

poisse les doigts enlacés des jeunes filles,  

et des garçons en débardeurs ,

qui  s'éloignent en chœur, main dans la main,

vers les abords du grand bassin

 et les jardins des Tuileries où leur fantôme

s'évanouit   …  


Photomontage Rechab  - Palais Royal 

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