On n'aime pas du tout, on s'habitue c'est tout

souslesoleilexactement

Un petit clin d'œil, à moins que ça ne soit un rictus...

On n'aime pas, on n'aime pas du tout

On s'habitue, on s'habitue c'est tout

On n'aime pas toutes ces insultes

Ni les présentateurs de culte

Des cris de haine d'intolérance

Qu'a t on fait de notre inhérence

On s'habituerait à l'oubli

Tous au cachot, personne ne rit

Paraît qu'on s'habitue à la mort

Serait elle rendue inodore

On n'aime pas, on n'aime pas du tout

On s'habitue, on s'habitue c'est tout

S' habituer à l'habitude

Par décret ou par lassitude

Laisser filer, couler le temps

À l'oraison de nos printemps

S'habituer à ne rien dire

Et nos préférences moindrir

Causer de silences en silences

À l' apogée de nos errances

On n'aime pas, on n'aime pas du tout

On s'habitue, on s'habitue c'est tout

Affliction, fission, soumission

Porte drapeaux de la nation

Se taire et gober des couleuvres

Membres ballants et mines pleuvres

Croire en ces attardés prophètes

Des assaillants de jours sans fête

À tous les prêcheurs de malheur

Qui ont pris pied dans nos demeures

On n'aime pas, on n'aime pas du tout

On s'habitue, on s'habitue c'est tout

On s'habitue à la folie

Aux nuits blafardes, aux matins gris

Haineux jusqu'à la déraison

De mots fielleux acutisons

La peur, la peur et puis la peur

À s'en délecter en liqueur

Reléguer notre humanitude

Au simple fait d'assuétude

On n'aime pas, on n'aime pas du tout

On s'habitue, on s'habitue c'est tout

On s'habitue aux masques à rade

À toutes ces fausses identités

Aux ennemis de la parade

Halte aux faussaires et aux prêtés.

On n'aime pas, on n'aime pas du tout

On s'habitue, on s'habitue c'est tout. 

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