Où évoquer ma passion pour les figurines conduit parfois ma pensée

Dominique Capo

figurines et personnalité

Durant la semaine qui vient de s'écouler, j'ai commencé à recevoir les figurines que j'ai commandées, concernant mes achats du mois de Janvier. Mais, pour le moment, je ne les ai, ni photographié, ni filmé. En effet, je suis encore chez ma mère, dans ma famille, pour quelques jours. Et évidemment, il m'est impossible de les disposer sur les étagères où elles devraient normalement rejoindre les autres. De fait, la photo que vous voyez-là, est tirée du site « Figurines et Collections ».


Figurines et collections et un magasin situé en Savoie. J'avoue que, jusqu'à présent, je n'y ai jamais mis les pieds. Si j'en avais, un jour, l'occasion, je le ferai volontiers. De la même manière que je suis allé au magasin Toysoldiers de Paris lorsque j'ai eu, il y plusieurs années, la possibilité d'y retourner. Cela faisait une dizaine d'années que je n'étais pas revenu à Paris, et j'y ai effectué ce déplacement pour un week-end. Il était évident que je ne pouvais pas manquer cette opportunité pour me rendre à la boutique où je commandais habituellement mes figurines – soit par Internet, soit par téléphone. Et je dois avouer qu'à force, ses propriétaires étaient presque devenu des amis.


J'ai été très heureux, et profondément ému, de les rencontrer. De discuter un moment avec eux, d'échanger, de dialoguer, et de me plonger – presque physiquement puisqu'entouré de figurines – au sein de cet univers qui me passionne et me fascine tant. Cet univers qui, comme je l'ai déjà mentionné à plusieurs reprises, est une extension naturelle, logique, évidente, de ma vocation d'Historien et de spécialistes des civilisations plus ou moins récentes, ainsi que de leurs diverses évolutions.


J'ai été très triste lorsque, deux ou trois plus tard, Toysoldiers a dû fermer ses portes. J'ai eu l'impression d'une page qui se tournait. Je dois avouer que le monde de la figurine de collection, comme bon nombre d'autres secteurs, a lui aussi été touché de plein fouet par la crise. Les prix de chaque figurine a augmenté – heureusement dans des proportions plutôt raisonnables. La démarche de « King and country », la marque de figurine qui représente l'essentiel de mes collections, a, dès lors, eu comme politique commerciale, de n'augmenter ses prix que légèrement ; tout en restreignant d'une ou deux les nouveautés mises en vente chaque mois.


A ce moment-là, je me suis d'ailleurs dit que ce n'était pas plus mal, car je pourrais terminer les séries que je suivais un peu plus rapidement qu'auparavant. Fondamentalement, je n'étais pas autant perdant que je le craignais.


Dans la foulée, je me suis mis en quête d'un nouveau magasin où je pourrais commander la suite des figurines King and country dont je faisais collection. Cela faisait déjà un moment que, sur Internet, j'avais à plusieurs occasions croisé l'enseigne « Figurines et collections ». Mais, jusqu'alors, je ne lui avais pas prêté une grande attention. Je ne souhaitais pas – c'est toujours le cas, d'ailleurs – me disperser auprès de mes fournisseurs.


J'avais donc Toysoldiers. J'avais – j'ai – également, mon ami Bill de Miami, qui m'en envoie quelques-unes de Floride ; elles y sont moins chères du fait de l'écart euro-dollar avantageux, même en y intégrant les frais de port. La seule contrepartie est que le délai pour qu'elles me parviennent depuis Miami est de deux semaines environs. Bill est, en outre, lui aussi, devenu un ami autant qu'un correspondant vivant de l'autre coté de l'Atlantique, au fil du temps. Et si un jour, j'ai l'occasion de me rendre dans cette ville, je le préviendrai afin que nous puissions nous rencontrer. Parler anglais ne me fait pas peur. Je m'exprime dans cette langue passablement ; tout en sachant me faire comprendre de mon interlocuteur, et en comprenant ce qu'il me dit. Je lui écris les lettres que je lui adresse en anglais ; ayant pas mal voyagé hors des frontières de la France jusqu'à il y a peu, j'ai continué à m'exercer. Et j'avoue que parler une autre langue que le français me plaît quand j'en ai la possibilité.


Enfin, je suis une autre collection créée par la firme « les Étains du Prince ». Pour l'instant, je ne m'y approvisionne que très rarement, parce que les soldats, généraux, drapeaux, etc. à pied de l'époque napoléonienne que je suis, je les détiens tous pour l'instant. Les Étains du Prince en publient six nouveaux chaque année. Au début de l'Été, habituellement. Et les cavaliers ou scénettes sont d'un prix trop élevé pour mon budget pour l'instant. Donc, j'attendrai que, par exemple, certaines des collections King and country soient définitivement terminées, pour m'y atteler.


En tout cas, tous cela pour expliquer qu'après la fermeture du magasin Toysoldiers, je n'ai pas été désemparé très longtemps. J'ai téléphoné à la boutique « Figurines et collections », dont le propriétaire m'a rassuré en me disant que lui, continuait à vendre des figurines King and country. Et, dès lors, j'ai pu reprendre mes commandes comme si de rien n'était.

Aujourd'hui, cela doit faire trois ans que je m'approvisionne chez ce magasin. Ses vendeurs, son propriétaire, j'ai fini par sympathisé avec. J'en suis heureux. A chaque fin d'année, comme je suis un bon client, ils me font de petits cadeaux : tels un calendrier spécial King and Country pour l'année à venir. Une figurine éventuellement.


Il faut avouer que mon budget mensuel en figurines, toutes séries confondues, approche les 450 euros. C'est beaucoup, je le sais. En même temps, je ne sors pas, je n'ai pas de voiture, j'ai des revenus suffisants pour me faire ce plaisir. L'un des seuls, avec les livres et les films, que je m'accorde. Les inconvénients de mon état, en tant qu'handicapé, de solitaire dû à mon travail d'écrivain qui ne voit pratiquement jamais personne, etc. sont largement plus lourds à porter. Si je pouvais sortir de chez moi pour aller à la rencontre de gens avec lesquels j'ai des affinités, en sautant dans une voiture, en parcourant quelques centaines de km, je le ferai volontiers. Malheureusement, mon état, les médicaments que je prends quotidiennement, amenuisent ma vigilance et ma concentration lorsque je suis derrière un volant. J'ai tenté l'expérience, et elle s'est révélée désastreuse. Quant au train, l'avion, il faut pouvoir élaborer des modalités de déplacement – pour plusieurs jours dans ce cas. Et les personnes qu'il me plairait – énormément – de côtoyer, ont leur vie, leur famille, leur travail, leurs obligations. Et c ‘est en fonction de leurs possibilités que, si j'allais vers elles, je m'organiserai en conséquences.


Dieu sait pourtant qu'ici, il y a des personnes – une notamment – que j'aimerai rencontrer. Si ce jour arrivait à l'occasion, j'en serai profondément ému, car ce serait comme si un rêve caressé depuis longtemps, se réalisait. Un rêve attendu, espéré, pour lequel je me serai battu, pour lequel j'aurai enduré toutes les épreuves nécessaires et utiles afin de l'accomplir, se concrétisait. Et ce n'est qu'exceptionnellement que j'ai eu la chance de réaliser des rêves qui me tenaient vraiment, profondément, à cœur. Le dernier, que je gardais au chaud en moi depuis mon passage à la Bibliothèque Nationale entre 1992 et 1995, a été de visiter l'Égypte. Après avoir étudié sa civilisation au travers d'ouvrages durant des années, ce n'est qu'en 2011 que j'ai pu voyager dans ce pays. Un des plus beaux et des plus forts moments de mon existence…


Tout cela pour expliquer que, s'il y a des personnes qui ont la chance de pouvoir se déplacer aisément pour partager des instants riches, divers, intéressants, exaltant, humains, etc., ce n'est pas mon cas.


Alors, s'il est vrai que mon budget pour ce qui me passionne – figurines, en l'occurrence pour ce texte – peut paraître énorme pour certains et certaines, je comprends leur sidération. Mais, en même temps, ce qu'ils considèrent comme une chance, ne l'est pas tant que cela. Je préférerai mille fois avoir l'opportunité de côtoyer ces personnes, plutôt que de me contenter de correspondre avec elles via internet. C'était ce que je faisais, en outre, lorsque je travaillais à la Bibliothèque Nationale. La seule différence, c'est que j'habitais Paris. Et que je pouvais me déplacer d'un bout à l'autre de sa capitale et de sa banlieue en métro.


J'avais trouvé une alternative à la voiture qui me convenait ; d'autant plus qu'ainsi, je ne participais pas à l'accumulation de pollution dû au rejets des pots d'échappement. C'est peu, peut-être, en ce qui concerne l'engagement écologique que j'avais à l'époque. Mais il me semblait essentiel, lorsque je voyais nombre d'automobilistes, seuls au volant de leurs véhicules, qui encombraient le périphérique ou les rues de la capitale. Ils étaient – ils sont – pour moi, l'un des symboles de l'individualisme et de l'égoïsme de ceux et celles qui polluent sans se préoccuper des conséquences que ces derniers ont sur l'environnement.


Heureusement qu'aujourd'hui, dans ce domaine, les choses évoluent. Lentement certes – trop, c'est vrai -, mais le processus est engagé. Le covoiturage est devenu un mode de transport entré dans les habitudes. Le vélo aussi. Les voitures moins polluantes, et bientôt électrique lorsque leur autonomie et leur rayon d'action sera assez étendu pour être totalement viable, sont l'avenir. Nous n'en sommes qu'à l'aube de cette révolution dans maints secteurs, comme je le rappelle souvent dans certains de mes articles ; n'en déplaise à mes détracteurs. Les signes de celle-ci se multiplient, et de plus en plus vite. Il suffit d'observer l'évolution des modes de consommation, de comportement, les modes de vie, etc.


Je ne reviendrai pas là-dessus aujourd'hui. Je m'aperçois que je suis hors sujet. Comme quoi, mon naturel revient vite à la surface concernant le regard que j'ai sur le monde et l'Humanité qui le peuple. C'est plus fort que moi, lol !!!


En tout cas, tout ça pour dire que depuis que j'ai découvert « Figurines et collections », je poursuis et j'étends mes séries de figurines concernant les diverses époques de l'Histoire de l'Humanité. Dont l'Égypte Antique, quand des figurines évoquant cette période sont publiées. Et jusqu'à l'Aube du 20e siècle, bien que je possède deux ou trois séries d'envergure limitée sur le siècle le plus meurtrier et le plus monstrueux qu'ait connu notre civilisation.


Néanmoins, si je devais me pencher sur les deux conflits mondiaux qui l'émaillent, et que le monde des figurines développe régulièrement, ce ne serait pas 450 euros mensuels, mais le double, que je devrais y consacrer. Et là, c'est au-dessus de mes moyens. Pourtant, parfois, que c'est tentant. Enfin, comme pour tout dans la vie, il faut savoir faire des choix, parfois...


Tout ce que je viens de décrire, de fait, appartient autant à ma personnalité que tout ce que j'écris concernant la Philosophie, l'Histoire, la Politique, l'Actualité, la Littérature, etc. De temps en temps, il est donc bon de rappeler que mes textes ne se limitent pas qu'à un seul aspect de la personne que je suis. Et que beaucoup plus de choses que je ce que je laisse transparaître communément, font partie intégrante de l'homme que je suis.


Je le répète aussi souvent parce que nombre de gens qui me lisent ont tendance à l'oublier ou à le négliger : je suis complexe, paradoxal, empreint de diversité, d'une curiosité sans limites dans l'ensemble des fractions qui composent mes spécificités. C'est ma force autant que ma faiblesse. Des gens m'admirent ou me détestent pour cela ; des gens m'apprécient ou me repoussent pour cela. De toute manière, je suis ainsi. Et ma passion pour les figurines appartient à ce conglomérat dont je suis le titulaire pour le reste de mon existence...

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