Ovide

Nous sommes tous et toutes Pygmalion, dit Ovide,

parce que nous aimons en l'autre une image, irréelle,

qui s'anime sous l'effet du désir.

L'histoire de Pygmalion n'est, de ce point de vue, pas si différente de celle de Narcisse contemplant sa beauté dans l'eau.

Même si je peux affirmer n'être pas du tout narcissique !!!

La beauté de Galatée (certains y ajoutent la lettre H) tient aussi de l'effet-miroir. Lorsqu'elle voit pour la première fois, c'est le ciel et Pygmalion qui se reflètent dans ses yeux.

Je ne me rappelle pas avoir aperçu le ciel dans ses yeux, mais bon…

Avez-vous jamais mis deux miroirs l'un en face de l'autre ?

Ils se réfléchissent et déploient l'un dans l'autre un espace infini.

le nom même de Galatée , signifie «blanc comme le lait».

Blanc comme le sperme.

Blanc comme l'écran de projection mentale sur lequel Pygmalion donne forme à ses fantasmes…

Lorsqu'il sculpte Galatée, Pygmalion ne fait jamais que donner chair à des rêveries érotiques qui se manifestent concrètement dans son propre corps,

qu'il prend en main et qu'il caresse, jusqu'au point de ne plus savoir s'il touche son pénis ou s'il touche un corps de femme. 

« Touchez-vous en me touchant,

Touchez-moi...

Que je vous sente...

Ressente...

Respire...

Touchez-moi infiniment,

Que vos doigts allongent leurs caresses,

Que votre bouche enserre,

Que votre langue goûte...

Touchez-nous en vous touchant

Touchez mon âme

comme j'aspire à toucher vos rêves

Que mes doigts vous éveillent

Que ma bouche vous découvre