Parfum

Je sens ce parfum chaque jour désormais. Et je devine à qui il est associé. J'entends le léger bruit de ses pas, je devine ses cheveux bruns dansant sur ses épaules. Elle apparait sourire aux lèvres. Ses joues sont légèrement rosies par le froid extérieur, un joli nez et un visage aux courbes délicates. Une tenue soignée, un manteau couleur beige et une longue écharpe noire, une jupe noire sous laquelle des collants rouges de dessinent, embrassant la courbe de ses jambes. Des chaussures légères aux pieds, c'est ma collègue qui s'en occupe. Me léguant un travail administratif dont elle ne trouve pas la solution, je me concentre sur la feuille, un souci de mutuelle. Problème banal dans mon travail, je m'efforce de résoudre ce souci sans m'occuper de sa présence. Cherchant, tentant, osant, testant diverses choses, je finis par trouver ce qui n'allait pas. 

Ma collègue passant derrière moi pour récupérer ce que la jeune femme avait demandé, je l'informe de la résolution du problème. Je l'entends me dire que ce n'est pas trop tôt, lui répondant du tac au tac, je lui répondis que s'il fallait compter sur elle ce serait pas encore résolu. Nous éclatons tous deux de rire, et ma collègue finit de servir cette charmante cliente. Elle finit par venir me parler, me remercier de lui avoir remonté le moral la fois dernière. Je lui souris, plaisantant, que si elle voulait me remercier, qu'elle m'offre un restau trois étoiles, genre MacDo ou Quick, éclatant de rire.

Elle sourit, et s'arrêtant de sourire, le ton hésitant, elle ose un "puisqu'il le faut, je n'ai pas le choix".

Ses joues rosirent de nouveau, ses grands yeux plongèrent dans les miens, saisissant un morceau de papier, elle griffonna quelques chiffres dessus, un numéro, le sien, avec ces quelques mots:

"Et si la folie m'offrait un génie"

Je lus les mots, lui sourit de nouveau, attrapai un autre morceau de papier, et lui laissant ces quelques mots couchés:

"Si génie et folie sont liés, il faut parfois se méfier, qu'un idiot ne vienne s'en mêler"

Et je signai finalement.

Je pliai la feuille, lui glissai dans le creux de la main, lui demandant de ne l'ouvrir que dehors, et lui promettant de lui écrire... 

Nous verrons ce que le soleil et la lune nous réservent...