Parle-moi

Parle-moi, raconte-moi les choses qui font bouger ton coeur. La neige tombe sur la ville, les arbres, les gens pressés, des enfants courent gaiement après les flocons qui semblent danser une danse inconnue.

Parle-moi, raconte-moi les choses qui caressent ton coeur. J'ai donné contre la faim dans le monde, les Syriens, le mendiant du coin qui me rappelle combien nous sommes frêles, qu'on peut tous y passer un jour. Une couverture peut faire du bien, une pièce, un bonjour, pas de pitié s'il vous plaît pour les démunis, mais un sourire, un vrai, qui fasse danser leur coeur pour une minute, une seconde. Qu'ils s'en souviennent le soir quand tombe la nuit. Cette nuit plus lourde et pesante que le carton qui recouvre le SDF, le clochard, et qui leur balance à la figure toute la cruauté de leur condition.

Parle-moi, raconte-moi toi qui est enfermé dans ta prison dorée, les choses qui réchauffent ton coeur et font bouger ton âme. Dans nos prisons faites de froid et d'indifférence ou nos prisons dorées faites de miroirs et des choses qui nous étouffent on se débat ou se calfeutre, en attendant de faire partie d'une vraie famille, d'une fratrie. Toi le solitaire, le pauvre, le démuni, tes paroles sont serviles ou celles du révolté, rares sont ceux qui t'invitent chez eux, (j'en ai connu) pour un café, un chocolat, la dignité tient à pas grand-chose. Un salut, un peu de chaleur humaine et "matérielle", un radiateur qui fonctionne ou un feu qui danse dans la cheminée, et puis des paroles qui font du bien, du bien, du bien.