Participation au concours Flammarion
leo
Synopsis de « Possédé par ELLE » :
Léo, écrivain sans succès de romans à l’eau de rose, comprends que la maîtrise de l’amour lui échappe jusque dans sa vie. La rupture d’avec Mélanie marque le début d’une longue descente aux enfers. Tentant le tout pour le tout pour la reconquérir. IL va s’appuyer sur ses pages blanches, dans lesquelles va naître un échange peu banal. ELLE, c’est un peu Mélanie, de ses écrits et beaucoup d’une lancinante obsession qui l’a toujours écarté du bonheur.
Dans cette reconquête de l’amour, Léo va livrer ses tripes, son regard et ses sentiments. Parfois cruel, souvent cynique, sans concession sur la société et l’amour, Léo détonne et émeut. Il va devoir se dépouiller et aller au bout de lui-même, pour se rapprocher de ce sentiment qui lui semble n’être que chimère…
Un voyage intime dangereux mais peut être salutaire pour qu’il commence enfin à aimer…véritablement.
Possédé par ELLE, chapitre 1
Mélanie est partie aujourd’hui, sans mot dire. Dans une dernière tentative d’intimidation, j’ai pris le greffier en otage et j’ai décrété sa garde totale, sans droit de visite si elle ne reposait pas ses valises immédiatement. Elle m’a retourné un rire nerveux qui résonne encore aujourd’hui comme les trois coups du commissaire priseur. Elle est partie, sans se retourner. Je comprenais, au mouvement de sa crinière, qu’elle dodelinait de la tête comme pour fustiger mon ridicule. Son hennissement étouffé finissait d’immortaliser mon comportement puéril dans une pose grotesque. Elle a appelé l’ascenseur. Je souhaitais qu‘il n‘arrive jamais : « Mélanie, ne fout pas tout en l’air ! Et puis c’est qui ce type ? », « Putain de merde mais tu vas me répondre oui ? Tu me dois au moins ça ! ». Les portes se sont ouvertes aussi grandes que mes lèvres : « Mélanie, mon amour…espèce de sale pute va ! ». Bella a miaulé, craché, griffé mon visage haineux. J’ai relâché mon emprise. Elles sont parties, elle et sa chatte. J’imaginais sa crémation dans cette cabine d’acier qui l’emportait sous mes pieds, jusqu’aux fournaises de l’enfer. Les bras ballants…J’ai baissé la tête. Même le paillasson se foutait de ma gueule en clamant son bienvenue au pays des cocus, largués derechef. C’était moi que l’on piétinait à cet instant précis.
J’étais désormais seul dans les viseurs d’une poignée de judas qui se gaussaient de ma déconvenue. Et moi sombre con, je m’étais donné en spectacle. Je restais immobile un instant, feignant la transparence. Je sentais les railleries sournoises me pourfendre de part en part. Dans une dernière bravade pathétique, j’ai souris ma dignité qui s’est crashée, abattue en plein vol par les batteries ennemies. Je finis par rentrer à couvert dans notre…mon appartement qui me servirait de tranchée. Je me savais embourbé dans une sale guerre qui me semblait perdue d’avance.
Je me sentais comme un VRP, qui n’avait pas réussi à vendre son amour révolutionnaire en mille fois sans frais. Je m’étais fait foutre à la porte de notre relation et comble du misérabilisme : c’est elle qui était partie les valises pleines de ressentiments. Mes beaux discours, pourtant bien rôdés, avaient atteints leurs limites. Sûrement parce que je n’y croyais plus autant qu’avant. N’importe quel tissu de mensonges tient debout tant qu’on y met du cœur. Mon cœur au nombre des années et des habitudes s’était liquéfié. L’énergie solaire de Mélanie avait fini par me l’évaporer. Les nuages se sont cumulés dans mon cerveau, embrumé par mon égocentrisme. Le cycle de mon cœur était bouclé par la forte précipitation de mes larmes. Il existait de nouveau, gorgé de mes regrets obséquieux.
Je déambulais dans ma tanière, pleine des objets nous ayant appartenus et dont j’étais désormais l’unique dépositaire. Notre ex cocon d’amour se muait en musée des horreurs. Je dévisageais les canards en céramique, me cancanant leurs reproches volubiles. Mélanie, depuis sa plus tendre enfance avait voué un culte sans pareil aux palmipèdes. De parents divorcés, elle s’était efforcée de croire que même le plus vilain des hommes pouvait se transformer en un cygne majestueux. J’avais été ce grand oiseau blanc et je m’étais mis à perdre mes plumes…Un ami animalier nous avait expliqué le phénomène d’auto-picage qui avait passionné Mélanie. Plusieurs facteurs en étaient responsables dont l’ennui et le stress. Son origine était multiple : frustration sociale au travers de l’isolement, peurs et dérangements fréquents ou encore frustration sexuelle. J’avais échappé à la maladie de la vache folle, à la fièvre aphteuse, à la grippe aviaire, à la listériose mais je devais être le premier cas d’auto-picage compulsif. La rupture était nécessaire afin d’éviter toute épizootie … J’avais pris soin de mettre de côté la plus grande plume. J’avais idée de me la mettre dans le cul quand tout serait fini : mieux valait être cet oiseau rare que le plus banal des cocus.
J’ai causé un instant à Jack Daniels, le saoulant de mes déboires, avant d’allumer le 20H00. J’attendais que soit annoncée la cruelle nouvelle. Ma princesse, explosée sous le pont de l’Alma dans sa Twingo, qui avait tout d’une grande trahison. Il me fallait impérativement que ce soit avec un richissime homme d’affaire. Sans quoi, l’avoir insulté de pute, avait été déplacé. Claire Chazal passa sous silence mon incident diplomatique et l’identité du tentateur. La solidarité féminine a vraiment quelque chose de dégueulasse en pareille circonstance. Je me ruais donc dans le rappel des titres. J’étais à la recherche de l’évènement le plus funeste du jour afin de le ramifier à ma décrépitude morale. Donner de l’indignation nationale à ma sinistre déconvenue. Sans hésité j’ai jeté mon dévolu sur « l’affaire Courjault », du déni de grossesse au déni d’amour, il n’y’ avait qu’un pas. On retrouverait mon cœur dans le bac à glaçon et ma dénonciation calomnieuse inscrite en larmes de sang : « Mélanie m’a tuer ». Je fantasmais un procès équitable ou elle aurait tout loisir d’expliquer à la France entière son incroyable crime perpétré à mon encontre.
Je rejoignais mon paddock harassé par l’épreuve. Ce qui fût notre aire de jeu n’était plus qu’une simple aire de repos comme il y’en a tant sur nos autoroutes, sauf qu’il n’y avait aucune pute pour combler le vide et l’ennui. Je ne pu réprimer mes souvenirs qui me revenaient en pagaille. De nos débuts, ce 12 juillet 1998.
L’équipe de France de football est sur le toit du monde et le pays tout entier s’embrase de joie. Une marée humaine déferle sur toutes les places de France. La bande à Aymé Jacquet ouvrait grand les cœurs de ses compatriotes et moi je m’étais engouffré dans celui de Mélanie. Je la vois encore se trémousser dans le bassin de la grande place, sous la fontaine la recouvrant de son ruissellement provocateur. Son T-shirt mouillé, laissait apparaître toute la générosité de ses seins, tout le plat de son ventre bouillonnant. Je l’avais rejoint tout habillé. Au rythme frénétique des percussions, je m’étais déhanché d’une parade nuptiale équivoque. Je la frôlais, lui souriais et redoublais de spasmes sexuels lorsqu’elle me regardait. Elle m’avait alors enlacé, ôté mon haut de son regard de braise. Je lui avais pris ses paumes pour les faire cavaler sur mon torse. Elle m’avait saisi les épaules et m’avait embrassée goulûment. Nous avions fini la nuit chez moi à nous ébattre de toute notre bestialité assumée. Elle avait lacéré mon dos de ses orgasmes. Ces marques devaient être le sceau nous unissant pour la vie toute entière. C’est quand l’on perd les êtres chers que nous nous rappelons ses instants les plus précieux et je serais prêt à tout pour qu’elle me revienne. Qu’elle me sauve de mon naufrage annoncé. Je finissais par m’endormir. La nuit fût agitée. Cauchemardesque. Je m’étais retrouvé étendu tout entier dans la litière au milieu de mes merdes congénères à faire le dos rond. Bella m’avait gratté de toutes ses griffes arrière. Jusqu’à mon recouvrement total de cailloux, sous les invectives de Mélanie, feulant les reproches à mon encontre. Mon réveil en sursaut, mon ami Jack en soutien avant de replonger dans mon inconscience malmenée.
Je trônais dans mon salon en monarque absolu. Ma gueule de bois, couronnée des lys de ma connerie. Sans plus aucuns sujets, ni de conversations et encore moins sur qui exercer mon autorité tyrannique. Le plus dur était de composer seul avec moi-même. Le sceptre tout puissant de la dynastie des Blackberry, je fis le tour de mon répertoire téléphonique, en quête d’une âme charitable pour disserter du plus chiant de mon être, à savoir mes emmerdes. J’excluais ma famille pour des raisons pratiques, évitais soigneusement les amis de Mélanie, les connaissances soit trop récentes ou approximatives. Et ce que je craignais, se figeait là, sous mes yeux stupéfaits. Un seul nom avait survécu au tri sélectif : Mélanie elle-même. Si son départ de la veille m’avait laissé entrevoir que ma vie était sinistre à partager, le contenu de mon portable me le garantissait. Je lançais la communication sans savoir ce que je lui dirais quand elle décrocherait. Les tonalités ricochaient irrémédiablement sur ses bips frondeurs. Je décochais mes flèches coléreuses à l’assaut de son répondeur, en vain. Le silence se fichait mortellement en retour, dans mes tympans crevés de lassitudes. Dépourvu de toutes munitions lacrymales, je restais ahuri, mes pensées dissolues.
Au lendemain de notre rencontre, je l’avais séduite de mes mots, ceux qui ornaient mes brouillons. Je m’étais présenté à elle comme étant écrivain et sous peu à succès. Des mois durant je l’avais arrosée de mes plus belles pensées cumulées depuis ma période de chômage. Elle s’était étonnée qu’un homme soit doté d’autant de sensibilité et m’avait offert son cœur, sans contre partie. Mon seul espoir de la toucher de nouveau, résidait en ce bloc de papier qui me défiait de tout son grammage.
D'une belle modernité cette plume (dans le cul !:)) mon Léo. Je kiffe particulièrement le passage sur le palier, devant la porte, épié par tous les judas de l'étage. Tu as une certaine dextérité pour déplier les grands moments de solitude masculine. J'adhère et j'adore.
· Il y a presque 13 ans ·jones
Inspiré de faits réels ? En tout cas, on sent bien la souffrance du héros en perdition - voilà ce que c'est que de sortir avec une fan de foot ^^
· Il y a environ 13 ans ·grenouille-bleue
A voté.
· Il y a environ 13 ans ·Marcel Alalof
Waow. Je suis vraiment enchantée de lire ton premier chapitre. Ta façon de t'exprimer est vraiment captivante, l'histoire, le personnage me plaît beaucoup. Bonne chance.
· Il y a environ 13 ans ·Et merci beaucoup pour tes commentaires !
j00
Merci pour tes mots, ils m'ont touchée.Cette histoire qui s'annonce, est si bien écrite, de façon si poétique, si rythmée et profonde... bravo. J'admire et j'aime. Tu pousses à travailler, écrire encore, aimer les mots, encore et encore. Merci. Coup de coeur!
· Il y a environ 13 ans ·merielle
Je n'en n'ai lu qu'un, c'est le tien, mais pour l'instant tu le mérites haut la main...
· Il y a environ 13 ans ·je te le souhaite de tt coeur...
hâte de lire la suite
sabsab
je croise les doigts pour toi.....
· Il y a environ 13 ans ·zadig-de-st-mary
Le sujet de la reconquête basé sur l'admiration de l'autre, je suis impatiente de savoir la quête de Léo :) très contente que tu te lances !
· Il y a environ 13 ans ·interlude
Merci pour tous ces derniers commentaires. @ Chloé : ben le fait d'être en mode roman me permet d'épurer comme il se doit ! @ Ysée Louise : Je t'assures que ça ne m'as pas pris une journée, mais plus, bien plus ;-) Encore merci à toutes et tous !
· Il y a environ 13 ans ·leo
Très efficace, wow j'adore !
· Il y a environ 13 ans ·lilii
Yes! ça bouge, c'est speed, c'est drôle, efficace -plus épuré et personnellement je préfère, ce texte fait un très bon début de comédie romantique! Bonne chance à toi et à bientôt.
· Il y a environ 13 ans ·Chloé. S
Tu as bien fait Léo de partir sur ton "Possédé par ELLE", très adapté à ce concours .. Va jusqu'au bout !
· Il y a environ 13 ans ·selig-teloif
Comme Baloulla: je n'ai pas compris pourquoi il faut voter. Comme Pointe-Denis: Youhou Léo. Et comme moi maintenant: dis-donc mon p'tit monsieur, ce ne serait pas l'hôpital qui se fout de la charité, du genre "oh Ysée-Louise, ton écriture est magnifique, on ne peut pas te laisser une journée sans se retrouver avec un nouveau texte superbement écrit, i tutti quanti..." Mais tu t'es regardé l'écriture toi? Intense, profonde, belle et genéreuse dans le partage du ressenti! Moi je dis: attention chef d'oeuvre, et pourquoi attendre un concours pour l'écrire ce roman???? Alors bonne continuation d'écriture cher Léo <3
· Il y a environ 13 ans ·ysee-louise
Va y avoir un embouteillage pour les votes maintenant ;-)
· Il y a environ 13 ans ·pointedenis
j'y va .....................!
· Il y a environ 13 ans ·Manou Damaye
Nous étions 20 dans l'entonnoir du concours (rien que ça :-)) ce qui expliquait le bug relevé depuis quelques jours ! Pour celles et ceux qui souhaitaient voter pour ce texte, vous pouvez vous y rendre ! Merci pour vos commentaires qui me touchent toujours autant , bien amicalement.
· Il y a environ 13 ans ·leo
Premier vote il y a une minute..."pour ne plus taire les maux" n'est-ce pas? Tous mes souhaits de réussite en tout cas
· Il y a environ 13 ans ·mlpla
J'en ai marre de ce concours flammarion qui fait que j'ai j'sais plus combien de bouquins en cours à lire en même temps! :) Vite, la suite Léo.
· Il y a environ 13 ans ·lapoisse
Voilà un beau programme pour débuter 2011 !
· Il y a environ 13 ans ·La descente au fond de la caverne est en cours ...
Pleins de trésors ... succès et bonheurs pour toi ...
Gros bisous tous doux ... et vive Léo !
*DoMica*
Dominique Domica
J'ai compris, mais je n'ai pas vu ton nom.Alors, comment je vote pour toi moi!!!??
· Il y a environ 13 ans ·inta
Tu sais que j'adore, mais c'est quoi ce concours???
· Il y a environ 13 ans ·inta
j'aime!!!! profondément..!!! plein de succès à toi...mon cher Léo..
· Il y a environ 13 ans ·thelma
Magnifique ! Dur, mais extrêmement bien foutu. J'adore.
· Il y a environ 13 ans ·Lézard Des Dunes
Super bien écrit. Tu bosses, mine de rien :-)) Chapeau Monsieur Léo. Suis contente que tu participes toi aussi au concours. C'est génial.
· Il y a environ 13 ans ·bibine-poivron
Léo y a un bug, ton texte n'apparait pas sur la page du concours! Je veux voteeeeeeer!
· Il y a environ 13 ans ·pointedenis
YOUHOU Léo! J'ADORE!!!
· Il y a environ 13 ans ·pointedenis
bonne chance Leo, de tout coeur
· Il y a environ 13 ans ·ristretto
YES ! GENIAL.... avec toi !!! HEY bravo super GO LEO !! 5 <3
· Il y a environ 13 ans ·Manou Damaye
Ca met l'eau à la bouche...
· Il y a environ 13 ans ·yunahreb
Prometteur.
· Il y a environ 13 ans ·yl5