Partition

Christian Lemoine

De l'infime. Jusqu'au sublime. Du gigantesque. Jusqu'à l'atome. Du renversement des polarités, à la dualité des potences. Des ions en quête de tableau, de l'iridescence des particules dans le badinage trop perclus des cœurs en fusion. A l'astringence des coupes succède soudain l'émollient lénifiant de la promesse. En doutez-vous ? de cet écart de langage dans la conversation des affixes, arguant ici ou là de la pertinence de leurs prérogatives. Le plus petit s'accommode de sa médiocrité, tant qu'il se targue de son absolu. Le plus opulent s'en rengorge, de sa suffisance. Et chacun s'étonne du couplet qu'il entonne et que les autres ne révèrent pas. Ta trajectoire dans le capharnaüm assèche ses chorus, empêchée, tributaire. Pas moins n'en est-elle essentielle, symbiose de toi dans la somme, parfaite harmonie des phagocytes contre l'unité stérile du sannyâsin. De la symphonie. Jusqu'au nocturne. La note que tu cherches, où qu'elle engage ta plainte, tu la prises à l'égale de la plus éminente de tes icônes. Ces impalpables farragos, dans la poussière des rais vespéraux, attestent de tes cavatines. De l'infime du timbre jusqu'au sublime de la vibration ; ta partition se déploie du ridicule au grandiose. Parfois, tu te lamentes de la férocité des arias confus ; alors qu'à la valeur de ta mélodie suffit qu'un témoin la distingue. La sublime parcelle, celle qui t'échoit.
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