Passage à tabac

Jean Claude Blanc

ne tire plus sur ma clop, car faut enfin que je m'en sorte, une anecdote sur la musique "voyage en Italie", oyez, ça colle...

                          Passage à tabac

Vaincu la nicotine                     (do)

Samedi 24 mars fête des saints       (lam)

Pourtant ça me taquine                 (do)

Manque de tabac, ça m'ouvre la faim   (lam)

Mais le fallait n'étant pas éternel       (fa, lam)

De m'en passer ce n'est pas si cruel   (fa, lam, sol, sol7)

 

N'étant pas un grand dieu

Ne peut que me nuire ce produit

Déjà pas malheureux

Humer le bon air de mon pays

M'époumoner à longueurs de coteaux

Dont les forêts m'en renvoient les échos

 

Fais la nouba                         (fa, rém)

Avec mes potes à la retraite          (fa, do)

Autour d'un repas                   (sol, do)

Sans la moindre cigarette

Car il vaut mieux une bonne crise de foie    (fa, lam)

Que se choper ce cancer sournois        (fa,sol)

 

Depuis 10 jours, tiens le coup

Plus de mégots dans le cendrier

Même si madame fouine partout

Elle en est quitte à s'excuser

Ne découvrant en guise d'exploit

Quelques carreaux de noir chocolat

 

Car c'était sans compter

Sur ma farouche volonté

Têtu comme une mule

Veux pas paraitre ridicule

Si ça m'en coûte ne le montre pas

D'en triompher, je ne cache plus joie

 

Je sens monter ainsi

Une féroce énergie

Tousse plus le matin

Signe que suis pas trop atteint

Par cette camelote chimiquement falsifiée

Bourrée d'acide, de goudron à gerber

 

Alors bien obligé

Désormais m'en priver

Afin d'en épargner

Mon frugal porte-monnaie

Un paquet de clops, chérot sur le marché

Pour quelques heures en jouir les effets

 

Entré en résistance

Contre cette plante vénéneuse

Ménageant mes dépenses

Ne tournant plus qu'à l'eau gazeuse

Ça fait du bien, par là où ça passe

En rajoutant quelques cubes de glace

 

Crânement me suis décidé

Ne plus jamais en déguster

Rien qu'à voir mon teint blafard

Ma sale gueule dans le miroir

Faites l'expérience, amis ensorcelés

Ça pue le lisier et pourrit la santé

 

En cause gros malin

Ce démoniaque de minuit

Qui apparait soudain

A l'improviste quand on s'ennuie

D'autres subterfuges, en apprendre la combine

Pour ce coquin, le rouler dans la farine

 

Lorsque j'ai mes vapeurs

J'use de suite de cet appareil

Electronique mais un leurre

Agissant de façon pareille

Sans conséquence, cette pipe au bec

Geste, réflexe, désormais en échec

 

Fuir cet encens

Qu'empeste le salon

Convives pas mécontents

De l'odeur, dinde aux marrons

Même interdit, fétide nauséabond

Pour les enfants, véritable poison

 

Tenace cette addiction

Qu'un jour on en paie l'addition

En plus de pochtronner

Une obsession à rajouter

Car la plupart de ces gus cramoisis  

Sûr de finir dans une bière refroidie

  

Pas encore sorti

De cette sotte putain de manie

Alors je me méfie

De ces cibiches fourberies

Quand je vois un cigare, je change de trottoir

M'enfilant vite, verre de grenadine au bar

 

Même ma chienne adorée

Hélas ne peut plus me sentir

Ne cesse d'éternuer

Envisageant déjà le pire

Pour une sèche pourquoi me bouder

Mon seul remède lorsque je me fais chier

 

Tout ça c'est du passé

Me suis promis à tout jamais

De ne plus en baver

A en chiquer de cette saleté

Moi qu'étais près, casser la baraque

Je m'en abstiens, d'un chewing-gum miracle

 

Dès lors tout bénéfice

De mon génial cœur fine mouche

Pour ces dames bons offices

Leur fourre ma langue dans la bouche

Me parfumant rien qu'à l'eau de rose

Que de priser, j'en ai plus que ma dose

 

Passage à tabac

Pas prévu dans le contrat

Car tellement lunatique

J'alterne fumoir alambic

Je dois avouer que ça me fout la trouille

D'en consommer à me casser les couilles

 

Tranquille en mon royaume

Ne fume plus guère que de colère

Cloper en aquarium

Epais brouillard entre compères

Plus de la partie, j'en connais le prix

(Comme dit ma mère, ça me couperait le cric)

 

Hélas encore tenté

Par ce fidèle matamore

Alors pas prêt à lui céder

N'en serais pris que de remords

J'entends d'ici, malfaisantes rumeurs

« Y repiquera, pas le cran d'un vainqueur »

 

Ne soyez plus victime

De cette intime nicotine

Lentement vous embobine

En votre cerveau y prend racine

A en crever, les artères bouchées

Le sexe en berne, impossible bander

 

En homme averti

J'ai bien tout fait ce qu'on m'a dit

Merci à mon docteur

Qui s'est permis de me faire peur

En m'exhibant analyses de sang

Côté poitrine, c'était pas très brillant

 

Vous fais pas la leçon

Seulement conseil entre compagnons

Renoncez à ce pétrole

Pour pas passer à la casserole

N'attendant que ça, faire des dégâts

Anéantir, la prostate et la voix

 

Trouvé la solution

Mode d'emploi, pour être champion

J'ai mon succédanée

Fausse bouffarde rituel objet

Pas difficile de se la procurer

Mais qui vous ôte ce besoin de boucaner

 

Plus esclave du tabac

Ni la vache à lait de l'Etat

Libéré de cette chaine

Qui a l'arum de chrysanthème

Frères humains pensez à votre capital

Sans oublier votre carte vitale

Réconfortés sécurité sociale

Le corps adroit c'est bien le principal

Chassez de vos lippes, cette exécrable gale

 

Tétinant à tâtons

Cette liqueur au biberon

Alors juste Ciel

Mon Paradis artificiel

Contrefaçon d'une pipe culottée

Que ce joystick, en plastique trafiqué

 

C'est de mode aujourd'hui

N'encrassent plus les cheminées

Plus de mineurs couverts de suie

Mais davantage de mâchurés

De ces émigrés qui vont faire la quête

Chez pôle emploi, pour une cigarette

 

Pas de Cuba coco

Me damnerais pour un Havane

Avec Fidèle Castro

Che Guevara, paix à son âme

île où se pavanent de gros cigarillos

Guérilleros enfumés de pesos

Rongeant leur calumet, ça sert d'os JC Blanc avril 2018(voyage à Rome)

Signaler ce texte