Peinture de nos cités assassines
Patrice Merelle
Peinture de nos cités assassines
I - Les modernes Bel
Sous la pâleur des ramées,
Tiède est l’impollué ciel.
Quand de l’azur sous l’azur
Aux plis longs de mes fêlures,
Vous exhaliez la paix ;
Les rivières de fiels
Des vils égouts de nos villes,
Glauques et pâles lueurs,
Qui ahanaient le silence
De leurs effluves mortels.
Mon âme –déjà en partance,-
Attend les modernes Bel !
II - l'horreur du béton
Un soir d’église, j’errais,
Sur le Parvis Notre-Dame.
Horreur ! la terre pleure la mort ;
Aux ouvraisons vomissaient
Les noires fumées de l’âme
De nos cheminées blessées,
Et des bateaux délabrés
Pourrissaient dans le vieux port.
Vides et trépas sont les rues
De nos cités assassines.
Ô cet inouï animal !
De briques et de bétons,
Au sein noir de l’âme à nue,
Le gaz plane quand j’exhale
Le malsain qui se dessine.
Mon âme –déjà en partance,-
Attend les neuves errances !
III - les bâtisseurs
Oh pleurez amours d’antan !
Aux spasmes des violons,
Oh pleurez orgues du temps,
De vos râles noirs et longs !
Et passent les bâtisseurs,
De nos cités assassines,
Ululent à voix des peurs,
Sous le dièse vainqueur !
Dans le spasme où se glisse
La beauté qui se dessine ;
D’une envie de hurler, j’ose !
IV - Chancre des aortes
(Si ma ville syphilis
Et nos cités assassines,
Les vieilles aortes qui posent
Ont perdu l’espoir du rose !)
V - Rêve et déconstructions
J’ai rêvé et j’en convaincs,
Ô rendre l’amour de l’air
A nos cités assassines,
Une esquisse qui dessine
A nos âmes, pas en vain,
Toute la beauté des pierres !
© Patrice Merelle 20-10-2013
Mais c'est Poitiers qui illustre ce magnifique poème !
· Il y a plus de 10 ans ·Alice Gauguin
Tout à fait, une photo que j'avais prise et que j'ai retravaillé en numérique avec Paint Shop Pro (oups publicité pour la ville et le logiciel) ;-)
· Il y a plus de 10 ans ·Patrice Merelle
Héhé, j'y vis depuis deux ans, c'était facile
· Il y a plus de 10 ans ·Alice Gauguin
Un poème d'une force contemplative extrême à mes yeux, bravo
· Il y a plus de 10 ans ·janteloven-stephane-joye
Merci Stephane, j'ai attaché une forte importance aux textes en lui-même pour le subjectif, les sens profonds des mots qui doivent bouleverser le lecteur. Le faire réfléchir, se poser des questions sur la narration de ce poème...
· Il y a plus de 10 ans ·Patrice Merelle
Que quelqu'un t'entende Patrice!
· Il y a plus de 10 ans ·CDC
yoda
Merci fidèle Yoda, "mon destin telle est !"
· Il y a plus de 10 ans ·Patrice Merelle