Pénétration

marivaudelle

Je suis entrée tu me regardais déjà. J'ai aimé ça comme on aime un fruit défendu.

Je suis venue comme on offre l'impossible – l'indicible sur mes lèvres, tu l'as lu, et je t'ai regardé…

Tu étais beau.
Plus beau que le soleil ce jour-là et pour toujours. 
Tu étais là.
Plus fort que les silences et les ornières du monde.
J'ai eu mal des deux mondes qui nous séparaient, l'entaille tracée entre nos êtres séparés.

J'ai souri et tu me regardais toujours.

A toi inscrit sur ma peau nue un jour d'été, j'ai donné mon  tout sans le savoir.

En toi, j'ai trouvé les mots et les étoiles pour t'écrire mais je ne t'ai pas écrit.

Seule et sans toi, la nuit a effacé ton nom sur ma fesse.
Au matin tes yeux me regardaient encore – de si loin que j'ai pas compris.

A toi tous mes écrits et mes cris, mon sang versé en filet rouge sur mon corps qui a mal,

à toi tous mes mondes renversés, sans savoir que toi seul avais une mappemonde…

A toi l'âme encore chaude qui refuse d'expirer. A toi la nuit plus folle que tous les pires fantasmes.

A toi mon corps brûlant contre ton corps qui tremble.

A toi les étoiles d'or de mon cœur à ton cœur, à toi le ciel ouvert déchiré de lumière,

à toi le fruit qui coule de mes lèvres ouvertes

à toi la vallée de mes fesses et mon anus craintif mais impatient.

à toi la douceur de mes mains pour enserrer ton sexe endormi.

Encore ensommeillée de ton empreinte en moi, le soleil sans rien d'autre est entré dans la pièce

alors que tu pénétrais en moi, tête , cœur, cul et con, esprit …

A toi le matin nu après l'épuisement, à toi le soir nue, et la terre entrouverte qui n'a plus de frontières.

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