Petite rétrospective

aile68

Rattraper les émotions qui m'ont fait écrire un jour, une envie indescriptible, j'étais montée exprès chez moi pour ne pas laisser échapper ce moment. D'où ça m'est venue ce désir d'écrire soudain? Envie de graver à jamais les bons moments passés à jouer, cet air de printemps d'un samedi comme les autres. Reparler de la première fois que j'ai eu envie d'écrire quelque chose, rien ne sortait de ma tête, de mon coeur alors j'ai pris un livre de la bibliothèque rose et j'ai recopié le résumé. Peut-être avais-je le souhait de garder à jamais ce goût d'enfance, ce bonheur si peu égalé par la suite, je ne sais pas. C'était la première fois que j'avais eu envie d'écrire. D'autres samedis ont suivis mais plus envie d'écrire jusqu'à mon adolescence je crois, oui ça doit être ça. J'avais un petit carnet qui me servait de journal, je ne l'ai pas tenu longtemps car il ne m'arrivait rien de particulier. Puis j'ai écrit des petites phrases sentimentales, c'était la mode au CES, une fille de ma classe a trouvé que j'écrivais bien, ça m'a fait plaisir, ça m'a un peu encouragé dans mon désir d'être écrivain, je dis bien "écrivain" au masculin, je n'aime pas le mot "écrivaine", étrangement ça me fait penser à une femme qui écrit en vain. Bref, je ne cherche pas à comprendre. Et puis y a eu la fac où j'essayai de tromper mon ennui, mon égarement plutôt, en écrivant des débuts de contes... Je n'arrivais pas à aller au-delà.

J'ai repris un journal, j'en ai continué un deuxième que je pourrai retrouver chez ma mère, mais je n'ai pas envie de farfouiller dans les épisodes de ma vie de l'époque. Pas envie. Bref. Aujourd'hui ça sent le printemps, j'ai appris hier le décès de Jean-Pierre Bacri. Quel choc! Avec Anémone, une génération plus jeune que les grands Brasseur ou Hossein, est touchée. Paix à leur âme. Quelqu'un m'a dit que pour avoir la paix il faut être mort. Je ne suis pas d'accord avec lui, bien sûr. Il y a des moments de paix même dans la vie, que l'on soit petit ou grand. Ces moments-là sont sacrés, ne surtout pas les oublier! Ils valent la peine d'être écrits quelque part, un papier, un cahier, un carnet... La paix, ce moment où des choses s'arrêtent en soi-même, je ne les nommerai pas, on ne sent plus que sa respiration, la poitrine se soulève et s'abaisse doucement, et puis on est tellement bien qu'on oublie tout et quelque chose de serein, de paisible vous envahit. Quel bonheur alors!

  • Effectivement, peut-être que sans le penser vraiment , on se dit que si notre corps , notre être va disparaître, les mots , eux , peuvent rester. Je crois que pour bien des grands écrivains, c' est une des motivations de l'écriture.

    · Il y a plus de 3 ans ·
    Default user

    arzel

  • Nous sommes probablement très différents, certainement même. Mais je sais que nous ferons le maximum pour mourir en étant resté de grands enfants :o) Merci pour tes textes.

    · Il y a plus de 3 ans ·
    Gaston

    daniel-m

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