Nous partions dès l'aube, pour un pique-nique familial, À l'heure où la fumée nuageuse se disperse tel un voile, Entraînés par le vent frais qui remontait la plaine, Sous les braises de la cheminée céleste qui peu à peu s'éteignent.
Le bois du kiosque était peint d'une couche de pluie fraîche, Comme la sublime rosée au sol, sur les fines et vertes mèches. La bonne odeur du poulet grillé se répandait à l'horizon, Dévalait toute la plaine et voguait sur les flots d'un doré-blond.
Des kilomètres pour se réunir, s'éloigner aussi loin de la ville, Voilà ce que l'on appelait l'intimité d'une réunion de famille. À la table au repas, le tumulte des rires de chacun était somptueux, Comme le repos des tensions familiales dans un après-midi silencieux.
Papa et les oncles jouaient à la pétanque dans le sable rouge du volcan, Papy accompagnait les petits cueillir les goyaviers rouges des sentiers. Maman et les tantes préparaient le goûter pour la faim d'une riche journée. Mamie, quant à elle, nous ne l'avons pas revu depuis voilà trop longtemps.
Nous nous quittâmes au crépuscule, après un pique-nique familial réussi. Les voitures dansaient dans les rampes qui berçaient nos esprits. Et lorsque nous arrivions fatigués le soir dans la ville bétonnée, Au loin, les braises de l'intimité familiale peu à peu s'endormaient.