Pléiade de regrets

Jean Claude Blanc

hommage à Hollande sur le départ, à la façon Du Bellay

                            Pléiade de regrets…

Heureux qui comme Hollande, en mai va prendre le large

Quitter sa présidence sans le moindre papotage

Laissant ses intrigants ouvrir une nouvelle page

Débarrassé enfin des rires et des outrages

Car ça vaut mieux pour lui, qu'a marre des commérages

 

N'a fait qu'un seul mandat, mais c'est bien plus qu'assez

Entouré de valets qui lui lèchent les pieds

Et montrer sa trombine, le soir à la télé

A répéter sans cesse, la crise est terminée

Devant ses citoyens, franchement désabusés

 

Même dans sa vie privée, plus aucun commentaire

Pourra se balader toutes ses nuits en scooter

Aller faire des bisous à sa minette chère

Sans les paparazzis qui lui ont pompé l'air

 

6 ans à ce régime, dont il n'est pas très fier

Alors pour se divertir, parcourt la Terre entière

Cette Amérique du Sud aux belles cordillères

Car faut en profiter, arrive son heure dernière

D'abandonner ce pouvoir, désert solitaire

 

Gros malin ce flanby, qui n'a d'autre parti

Que se faire oublier des socialos maudits

Alors l'élection, cadet de ses soucis

Même si certains le pleurent seulement par nostalgie

 

Flemmard à l'Elysée, comme tout honnête homme

Avare de réformes, a fait le minimum

Bien sûr en a goûté, tellement la soupe est bonne

Va pas se représenter, supporte plus personne

 

Souriant plus que jamais, de ce poids libéré

Celui de chérir la France, mais sans aucun succès

Laisse à son successeur, le soin de la cajoler

Sachant que pudique Marianne, pas facile à marier

 

L'honneur d'être champion, de la désolation

S'en donne à cœur joie, ce roi de l'illusion

Lui-même convaincu d'avoir été trop con

Laisser le pays en rade, de toute évolution

Se barre sans piper, ses sondages au plus bas

Ne va pas se risquer nous faire un coup d'Etat

Son sort ainsi jeté, recueillerait peu de voix

Lui qui ne va pas pointer, aux offres de l'emploi

Coolos retraités, en vivant bien à l'aise

Lui va se retirer, se tirant à l'anglaise

En son chiche territoire, en sa chère Corrèze

Regardant s'écharper nouveaux élus balèzes

Retour en affection, dès lors qu'il s'en va

Le populo l'acclame, sachant pas trop pourquoi

Sans doute pour son humour, de rustre villageois

Sachant qu'à l'ordinaire se la joue brave gars

 

N'ayant plus rien à vendre, par manque de performance

Ses électeurs grugés lui vouent reconnaissance

Sans doute pas obligeance, encore ils l'encensent

Sachant que pour pistonner en détient la puissance

Pas comme royal Fillon, qui s'en met plein la panse

De château, de bagnoles, pilotant ses finances

« Le changement c'est maintenant », formule dépassée

C'était qu'un jeu de mots, pour faire de l'effet

Pendant qu'il le prêchait, le temps s'est écoulé

Par l'outrecuidance de ce fameux progrès

 

Solidaire ce François, pas comme ces requins

N'a pas volé un sou à ses concitoyens

Car s'il n'a rien foutu, c'était pour notre bien

Restera c'est à craindre, charmeur républicain

 

Candide qui comme Hollande, socialiste apaisé

Changeant le plomb en or, alchimiste réputé

Alors que demain on devra se coltiner

L'autre François austère, qui ne fait pas rêver

Aux tendances catholiques, cureton défroqué

 

Visionnaire notre ancien, se taille sans sourciller

Laissant à son prochain à son tour gouverner

Lui souhaitant bon courage, pour faire des projets

Aura en face de lui, ces coriaces syndiqués

Qu'il n'a pas su lui-même les mettre de son côté

 

Radieux de tout quitter, sans regarder derrière

Boucle son baluchon, Hollande peu volontaire

Pour tuer les clandestins qui franchissent nos frontières

Ce rôle de va-t-en guerre, ne lui allait plus guère

 

Alors cette tâche ingrate, la refile à la Droite

Aux réacs de tout poil, qu'ont la rate qui se dilate

Ces assoiffés de sang qui coule en cataractes

Qui se trompent de combat, qu'importe si ça se gâte

 

En quelques alexandrins, retracée l'aventure

De ce chef de l'Etat, flegmatique de nature

Qui déteste ces extrêmes, sinistres créatures

Qualité d'un vertueux, à la conscience pure

Tranquille qui comme lui, en mai va se faire du lard

En homme goguenard, bon vivant père peinard

Même s'il ne reste pas dans les livres d'Histoire

On va s'en rappeler, hélas bien trop tard

On a cru voir le pire avec les socialistes

Mais il est à venir, s'activent les populistes

Le clan des agressifs, du fric progressistes

Et par-dessus le marché, croix gammée des fascistes

 

Mais n'y a plus d'arbitre pour les départager

Hollande, cette société, lui a coupé le sifflet

Alors couru d'avance, bordel organisé

Cossard ce Président, n'a pas osé se fâcher

 

Avec son air coquin, comment se faire respecter

Rebelle aux injonctions et à tout préjugé

Se montrant humaniste, hélas que par la pensée

Impossible les mater, teigneux de la cité

 

Serein et souverain, naïf obstiné

Car question d'agir, un peu mou du collier

Mais il est ainsi fait, secrètement contrarié

Alors pour sa santé, mieux vaut se retirer

Doucement et sans bruit sur la pointe des pieds

Même si nous français, à Fillon destinés

 

Pourquoi s'en repentir, ainsi on l'a voulu

Ce dur républicain va nous botter le cul

Mimant Donald Trump, pour tous ses coups tordus

Mais en moins entiché, d'une jolie morue

 

Merci pour tous ses vers, Du Bellay, inspirés

Ambassadeur, Poète à Rome exilé

Bien loin de son Angers, présent par la pensée

Gamberge moi aussi, me sentant étranger

Des partis politiques corrompus, pardonnés

 

Lointain de ce Fillon, puritain faux chrétien

A préférer Hollande, gauchiste comédien

Dans le genre politicien, rien d'autre en magasin

Je campe sur mes regrets, qu'auront jamais de fin

 

Pas d'homme providentiel, pour sauver la Nation

Cependant différence entre Hollande et Fillon

L'un pour nous diriger, s'est pas cassé le trognon

Mais l'autre estafier a trouvé le bon filon

 

Dernière nouvelle ce jours, avant d'être Président

Fillon embauche sa femme, ses potes, ses enfants

Juste pour l'épauler, ces savants assistants

Mais vraiment bien payés pour leur boulot, absents  

Pendant ce temps Hollande se contente de voyager

Pas besoin de théâtre, c'est la réalité

Alors j'attends fervent, l'épisode dernier

Fillon en examen, comédie à pleurer

A prendre son billet en retour la risée

Du zélé candidat, menottes aux poignées

Mains dans la confiture, comme un gosse mal élevé

Et pour conclure le jugement, bouclé pour ses méfaits

Qui s'y voyait déjà, perché à l'Elysée

 

Juste un instant d'espoir, que le voir condamner

Sachant qu'il y a personne, pour prendre le relai

Tellement les a honnie, aux primaires des droitiers

Que ne s'en mêlent pas compères, Juppé, Copé

Même l'écraseraient, le nez dans le merdier

 

Sûr qu'on s'ennuie pas, en ce froid février

Les élections approchent, les hyènes son lâchées

Alors pas de cadeau, vont s'entredéchirer

Trop bonne la galette, qui va la dévorer

 

Hollande, on l'entend plus, ne fait que constater

Les dommages que nous causent ces futurs hauts perchés  

Alors qu'ils seront élus, pour nous autres ça promet

Par tous ces maquereaux qui vont nous imposer

De faire le trottoir, comme des putes taxées

Afin de s'enrichir, même sans rien branler

 

Alors quel désarroi, car on n'a pas le choix

Hollande nous quitte pas, ce serait le trépas

Qu'importe ta manière de gérer ton Etat

On te laisse les mains libres, pour ne faire qu'à ta loi

 

Du même bled que toi, éternellement gaulois

Au moins viens boire un coup, avec nous gens d'en bas

D'avance tout pardonné, alors te bile pas

Viens te taper la cloche sur le compte de l'Etat

On aimerait bien connaitre ta petite nana

Que tu nous as cachée, vedette de cinéma

Alors ex Président, plus la proie des médias

On va chanter le mai, entre conscrits villageois

 

Fillon certes sportif, n'a rien dans le calcif    

Se dit courage fuyons, devant ces islamistes

A lui de prendre le manche, il fera moins l'artiste

Son règne achevé, nous verrons son passif

 

« Plus mon petit Liré, que le Mont Palatin »

Encore Du Bellay, qu'y va de son refrain

Pour évoquer sa Terre, de douceur angevine

Ce poème de Joachim, demeure en mon intime

Quand on proclame la Droite, et toutes ses combines

C'est notre territoire, qu'ainsi on incrimine

Alors sans regrets, Hollande se débine    

Electeur conteur, me demande à quoi ça rime JC Blanc janvier 2017(Regrets façon Du Bellay)

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