Plix en blanc

flodeau

C'est le printemps restons pause-it-if

Je me rappelle et me souviens comment,

jour après jour, je regardais, pieds ballants au rythme du peigne,

les doigts de fée de ma mère sur les cheveux d'argent.

Mes petites jambes de cinq ans battaient la mesure d'orfèvrerie,sur le cuir rutilant,

une sphère de dentelle, une vaguelette d'esplièglerie;

dans une barrette à facettes, mes yeux en brillant sur l'ouvrage, s'embuaient dans les vapeurs des laques et leurs parfums d'ailleurs.

Parfois bien installée,sur le fauteuil en cuir patiné des clientes en avance, maris ou fils attachés, les femmes aux cheveux d'argent, épanchant à l'autel du miroir enluminé,

brumisaient autour d'elles leurs parfums enivrants et raffinés.

Chaque petite bulle de leurs rires s'imprégnaient des jardins, une rose sur un cou gracile, un lilas sur un poignet abandonné.

Au bien-être de la beauté, les rayons du soleil  jouaient dans la vitrine et finissaient leurs courses sur un muguet se musquant au nez d'une capeline violine.

Et d'apporter mes lèvres roses se posant  dans leur sillage,

d'un sourire radieux donner, tel un page,

de mes mains sucrées de petite fille en nage,

le café chaud des artisans de jouvence...

Et dans le miroir envouté  par tant de délices,les poudres dédicaçaient leurs volants de clepsydre.

Entre deux doigts enroulés d'une blancheur argentée,

toute à ma joie d'avoir enchanté une reine oubliée, sur un orgue à parfums, une boucle s'enlaçant dans une saveur multiple,la lavande et le romarin, sublimaient l'oeuvre de platine au majestueux périple.

Au temple du renouveau, le roi d'Ive vert, éternel plaisantin,

sortait des galettes de sarrasin, les fèves et leurs couronnes,

pour que les yeux d'amandes entonnent, de la plume au chignon, les bulbes dégourdis par tant d'eau tomes et de potions, l'hymne du phénix reconquis à la vie.

Alors, entraient dans la ronde d'une petite fille au casque d'or,

les mains diaphanes des altesses aux charmes de lune saisissant l'aurore d'un pinceau nocturne.


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