Polichinelles

aile68

Un petit peu d'insouciance virtuelle pour les fins de mois.

Voler, chiper, chaparder, plus de sous, au secours, économiser, mettre dans un bas de laine, deux francs six sous, vite ma tirelire, plus rien, que vais-je devenir? Faire un emprunt, payer en différé, chèque en bois, chèque en blanc, demander l'aumône, faire la manche, les fins de marchés, me fournir aux restos du coeur, secours populaire, à quand le prochain salaire? Mettre l'appartement sans dessus dessous, renverser mes boîtes, mes tiroirs, mon vanity-case, fouiller mes poches. Quoi de bon dans le frigidaire, mes placards, du chocolat noir, de la farine, des oeufs, me faire une omelette, une raclette toute seule, mes richesses c'est quoi? De l'air, du vent qui passe, un soufflé qui ne se dégonfle pas, du sable qui file entre les doigts, que des choses immatérielles, gourmandes ou belles, je vis pour elles, pour le plaisir de vivre. Quand je pense fort à elles, je m'envole et excelle dans le jeu de la marelle, jusqu'au paradis alors je me hisse et m'endors jusqu'aux prochaines nouvelles, loin des favelles surréelles de mes Polichinelles irréels ou immortels.

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