Pour l'amour de son prochain-e

dechainons-nous

Quand l'écriture inclusive se fait invasive !

Natacha enfourneuse officielle de sexe XXL, condamnée à 20 ans de prison. Le titre faisait la une des journaux dans le quartier de Strasbourg Saint Denis.

Natacha était une besogneuse, sur le trottoir de la rue Blondel de notre belle capitale elle n'hésitait pas à faire des heures supplémentaires jusqu'aux première lueurs matinales. Longtemps méprisée par ses collègues, elle faisait son métier par plaisir, et non par besoin d'argent. Fille de princesse polonaise exilée en de vastes manoirs normands, elle était née avec une anatomie exceptionnelle, certain et non des moindres connaisseurs vous diront un don de la nature !  son vagin était une aberrance orbitale, il jaugeait plus de vingt cinq centimètres de profondeur.

Elle aurait pu profiter oisivement du pécule amassé par sa noble famille sur le dos des braves plombiers Polonais au temps béni des tsar-ine-s, mais elle préféra s'initier au gratifiant métier de péripatéticienne.

Elle débuta comme petite main dans une coopérative ouvrière Ukrainienne, elle faisait patienter les clients dans l'arrière salle pendant que les confirmé-e-s en terminaient avec leur passe. Très rapidement elle comprit qu'il fallait être professionnelle, les amateur-rice-s n'avaient pas d'avenir. Elle avait remarqué que pendant les passes, certain client étaient insultés et jetés dehors sans autre forme de procès, par les dames de petite vertu qui refusaient de se faire enfiler par de grandes verges. Natacha comprit rapidement que certain Messieurs avaient recours par nécessité à du personnel intérimaire car leur partenair-e (*) régulièr-e ne pouvait accueillir et câliner des sexes de taille XXL.

Dans la profession les vagins appariés aux enboîtements par des tenons éléphantesques n'étaient pas monnaie courante. Natacha qui avait brillamment brillé pendant ses hautes études commerciales se rappela des cours de son prof de marketing qui évoquait les possibilités de faire de gros chiffres d'affaires en se spécialisant sur les marchés de "niche", mieux vaut être grand-e chez les petit-e-s que petit-e-s chez les grand-e-s. Elle créa sa carte de visite 8.5 X 5.4 , un logo représentant un phallus du plus bel effet enserré dans un écrin de velours rouge et des liserets Or avec cotation de la longueur 25 cm qu'elle distribuait aux hommes déçus et rejetés qui restaient sur leur faim et qu'elle prit l'habitude de finir à des fins promotionnelles.

Le bouche à oreille (selon une expression de la langue française et non dans le lexique de la profession) marcha très fort, la clientèle était en augmentation, et Natacha notre sainte qui touche n'était du genre de ne s'occuper que des restes de la coopérative, c'est ainsi qu'elle devint une première main et décida de se mettre en auto-entrepreneur-se.

C'est à ce moment là que les ennuis commencèrent. La prostitution a ses règles et la rage au ventre, la concurrence non parrainée est mal supportée par les collecteurs de fonds qui n'acceptaient pas l'artisanat auto-proclamé et voulaient franchiser la polonaise en lui estampillant le label "morue".

Un soir qu'elle était en prise avec un client assidu qui la taraudait cheville au corps, le beau Serge est rentré avec pertes et fracas dans la piaule pour corriger l'impénitente qui s'enfonçait dans son particularisme. Le client hébété et apeuré sortit précipitamment de la dame et de son sexe massue assomma par inadvertance le maquereau qui ne s'attendait pas à un tel retour du boomerang.

Natacha savait pertinemment que toute sa vie elle rencontrerait des "beaux Serge" à la queue leu leu, compteurs à la main et que seul un exemple démoniaque  pouvait marquer les esprits. Elle prit donc un couteau, émascula le dandi, lui enfonça les parties génitales dans la cavité bucale, et le hissa péniblement sur le balcon et le jeta par dessus la fenêtre. Comme la tartine de confiture il retomba sur le côté que nul n'avait choisit et que l'histoire ne nous dira pas , au vu et au su de tout un chacun-e et contre tout chacal.

Natacha avait pris soin d'enfiler ses doigts dans des préservatifs pour éviter de laisser des traces sur le couteau. Le beau serge étant passé dans toutes les piaules pour relever les compteurs, les traces d'ADN relevées sur lui étaient plus fournies que le catalogue de la redoute. Si ce métier est rude et dangereux, il possède pourtant ses codes d'honneurs, et l'omerta fut de rigueur et devait permettre de classer l'affaire sans issue et donc sans suite.  

Natacha laissa passer trois jours (non payé par la convention collective) avant de reprendre position sur son carré de bitume et s'affirmer comme patron-ne de son auto-entreprise. Elle vit revenir ses clients réguliers, et celui là même qui avait assommé à l'insu de son plein gré le beau serge.

Dans la chambre alors que Natacha commençait à dérouler le processus et lui proposait une passe à l'oeil, son client lui proposa de lui passer une paire de menottes. Elle ne fut pas surprise, les clients venaient souvent avec leur tradition, mais resta bouche bée quand le commissaire Bébel lui dit :

- au nom de la loi je vous arrête pour le meurtre de Serge Beau........... 

*  c'est pour mettre une touche de masculinité qui me semblait manquer



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