Pour mes oncles...

Je vous devais bien une pensée en ce jour, mes oncles. Cette saloperie de crabe vous a emportés bien loin d'ici, de vos enfants, de vos femmes, de vos neveux et nièces, de vos amis...
Vous me manquez, je repense à toutes ces séquences de mon enfance où vous étiez présents. Ces réunions de famille, certes interminables, où nous discutions de tout et de rien, moi qui aimait dialoguer avec les "grands", histoire de savoir comment on fait pour grandir...
Pour toi A. qui fumait des cigarillos, et même que je n'ai jamais su comment tu supportais ça sans tousser (j'ai essayé plusieurs fois, dis-donc, rien à faire!), pour toi R. qui buvait toujours un coup de trop par rapport à la moyenne ("Un Pastis, toujours double, sinon ça n'a pas de goût!") et qui m'a sorti un jour "tu es instruit mais pas intelligent", ce qui, avec le recul, m'a permis de faire le distinguo entre intelligence et instruction... Je repense à vous avec nostalgie, ce qui ne vous ramènera pas bien évidemment, mais qui permet de jouer un peu les prolongations dans le match avec la Faucheuse.
J'ai passé des moments formidables avec vous, et d'autres moins chouettes par la suite certes, mais je n'ai aucune rancune, ça ne sert à rien... Je préfère garder l'image de bons vivants, qui discutaient avec moi et m'ont même fait boire mon premier verre... C'était rigolo... C'était l'enfance, ce souvenir qui s'éloigne comme les bateaux s'éloignent du port... Merci, mes tontons !