Précipices

Ferdinand Legendre

Précipices



Et quand la pluie nous tombe, ces rues en sont pavés,
Sciures d'infortunes, compagnons égarés,
Au milieu des nuances et des cieux bigarrés,
Ton étreinte, mes doutes, d'un aveu vient laver,

Ce que je te murmure et si le ciel se brise,
Comme ces torrents de feux et l'on ne peut soigner,
Ces Chimères égoïstes dont je veux t'éloigner,
Te garder prêt de moi dans cette ville grise,

Loin du confort pourtant lorsqu'il est moins facile,
D'esquisser les sourires qui font la vie passer,
Et que la folie traîne, sur le sol et cassés,
Que j'aime néanmoins ta silhouette gracile,

Tes brèves incartades à ce calme serein,
Et ce que tu transformes un lieu en une pièce,
Où se jouerait alors en mon sein une liesse,
Entre les tiens encore ou bien entre tes reins,

Ce que la folie même en nous ne peut briser,
Et tu sais que j'en souffre,de voir toute cette force,
Ce que tu me soutiens soufflant contre mon torse,
Et ce que je t'admire usé, même épuisé,


Mais l'on ne peut subir de tensions extérieurs,

Et ces lointains soupirs consolident nos liens,

Et comme autant de pinces, tes poignets comme les miens,

S'attachent aux précipices d'un avenir meilleur.

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